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Mathilde Harel remporte un prix du Monde diplomatique

Le concours étudiants 2018 du Monde diplomatique a été remporté par Mathilde Harel, doctorante à l'ENS Paris-Saclay, pour son article « Prostituées nigérianes victimes du " juju " ».

Concours étudiants du Monde diplomatique

Chaque année, l'association Les Amis du Monde diplomatique (AMD) organise un concours dont le lauréat est récompensé par l'attribution d'un prix de 1 000 euros et la publication de son article dans les colonnes du mensuel.

Les candidats au concours ont pour consigne de mener l'enquête sur un sujet de leur choix, en rapport avec les centres d'intérêt du Monde diplomatique. Ainsi, les sujets liés à l'actualité internationale, politique, économique et sociétale sont privilégiés ; ils doivent également mettre en lumière un phénomène ou un événement d'actualité ignoré ou peu connu.

Les articles de 12 000 signes, assortis de références des sources consultées, sont examinés par un jury composé de collaborateurs du mensuel (journalistes, chercheurs, ...) qui évalue l'originalité du sujet, le caractère rigoureux du traitement de l'information ainsi que la qualité de l'écriture. Enfin, la rédaction du Monde diplomatique désigne le vainqueur parmi les six meilleurs articles soumis par le jury.

Mathilde Harel, lauréate 2018

La sixième édition a été remportée par Mathilde Harel, major de l'agrégation d'histoire, qui est connue pour être l'une des plus difficiles en SHS, et étudiante en thèse d'histoire contemporaine à l'ENS Paris-Saclay, pour son article Des jeunes filles trompées par leurs aînées. Prostituées nigérianes victimes du " juju ".

Elle a découvert cette thématique peu connue à l'occasion d'un stage effectué en 2016 au sein de la MIPROF. Cette Mission, rattachée au Ministère des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, travaille principalement à la mise en place du premier Plan de lutte contre la traite des êtres humains (dont la prostitution constitue une part importante) et la production d'outils de sensibilisation à destination des personnels susceptibles d'y faire face.

Sa formation pluridisciplinaire a également été un atout dans l'approche de son sujet : " Après un concours BL, j'ai intégré l'ENS et le département des sciences sociales, ce qui m'a permis de ne pas rompre avec la dimension pluridisciplinaire qui avait présidé à ma formation en CPGE. J'ai pu par exemple continuer à faire de la sociologie."

Méthodologie historique

" C'est en m'intéressant à la question que j'ai découvert les spécificités de la prostitution nigériane, dont j'ai eu l'occasion de discuter avec des acteurs institutionnels et associatifs. Ces derniers m'ont en effet fait part de la difficulté qu'ils rencontraient à titre personnel lorsqu'il était question de venir en aide à des jeunes femmes étant sous la double emprise de leurs proxénètes et de ce fameux " juju ". "

Si la méthode d'un historien s'apparente à celle d'un journaliste d'investigation, elle se démarque par l'esprit critique dont fait preuve le scientifique à l'égard de ses sources. Ainsi, Mathilde Harel a veillé à ne pas réduire son sujet à sa simple dimension religieuse : "(...) J'ai fait le choix d'une réflexion sur le fond, nourrie par des lectures universitaires, et non d'un reportage au sens propre du terme, afin de mettre en lumière les mécanismes de coercition ambigus qui se cachent derrière le contrat qui lie les prostitues à leurs mamas ". Pour comprendre et, par extension, lutter contre un tel phénomène, il faut prendre en considération " les rouages sociaux et culturelles qui se trouvent derrière ".

Nous souhaitons à Mathilde Harel une belle carrière dans la recherche et l'enseignement supérieur !