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En tête de l’Agrégation en sciences industrielles de l'ingénieur 2018 !

Mathilde cavéro et Claire Morel au Laboratoire de mécanique et technologie (LMT) de l'ENS Paris-Saclay
Crédit photo : ENS Paris-Saclay - Alfonso Rodriguez
Mathilde Cavéro et Claire Morel ont été reçues première et deuxième au concours 2018 de l’Agrégation Sciences industrielles de l'ingénieur (option ingénierie mécanique). Elles présentent leurs brillants parcours et leurs projets pour l’avenir.

Claire et Mathilde, quels sont vos parcours universitaires ?

Claire Morel : Après un bac scientifique, je suis entrée en prépa PTSI/PT (Physique Technologie Sciences de l’Ingénieur/Physique Technologie) au lycée Déodat de Severac à Toulouse. J’ai ensuite intégré l’ENS Paris-Saclay en 2015 en suivant le parcours classique au Département génie mécanique (DGM) : année SAPHIRE (Sciences Appliquées en Physique et en Ingénierie pour la Recherche et l'Enseignement) commune aux trois départements de sciences de l’ingénieur puis M1 et M2 Fesup en mécanique. Cette année, je suis en master 2 MAGIS.

Mathilde Cavéro : Après avoir obtenu mon baccalauréat au Lycée agricole Marie Durand (Rodilhan dans le Gard), j'ai effectué trois années de classe préparatoire aux grandes écoles dans les filières PCSI/PSI (Physique Chimie Sciences de l’Ingénieur / Physique Sciences de l’Ingénieur). J'ai intégré la formation SAPHIRE, puis suivi le M1 MMS (Mécanique des Matériaux et Structures) et le M2 FeSup en mécanique. Je suis actuellement en M2R (MS)²SC (Modélisation et Simulation en Mécanique des Structures et Systèmes Couplés).

Comment vous êtes-vous préparées au concours de l'Agrégation en Sciences industrielles de l'ingénieur et ingénierie mécanique ?

Claire : L’année dernière, Je m’y suis préparée en suivant le master 2 Fesup au sein du DGM.  

Mathilde : J'ai bénéficié de cette même formation. Elle se décline en deux volets : le premier, plutôt disciplinaire, balaye l'ensemble des champs de la mécanique, tandis que le second est pédagogique et consiste à former les élèves aux attentes des référentiels pédagogiques, et aux méthodes pédagogiques d'aujourd'hui et de demain. En dehors de mes heures de formation, des fiches pour ne pas faire d'impasse vis à vis du lourd programme scientifique de l'agrégation, et de nombreuses lectures (référentiels des différentes formations dans lesquels l'agrégé peut enseigner, revue "Technologie" pour me tenir informée des innovations technologiques et des pratiques des enseignants du secondaire), sans oublier le sport, la musique, et les amis, indispensables pour garder le moral !

Quelles difficultés avez-vous rencontré et au contraire quelles furent vos facilités dans cette préparation ?

Claire : L’année est courte, les écrits arrivent vite, au mois de mars. Les connaissances et compétences nécessaires aux écrits sont majoritairement abordées en cours. Aussi, l’essentiel est d’être attentif et de faire le travail demandé. Cet investissement régulier m’a permis de ne pas faire de devoirs complémentaires.
La préparation des oraux se fait crescendo au fur et à mesure que l’année avance. Nous avons commencé à rédiger des leçons dès le début de l’année afin de nous exercer un maximum à cet exercice nouveau. Cela n’a pas toujours été évident pour moi et demande beaucoup de travail personnel. Cependant, cet exercice reste essentiel pour les oraux et pour l’obtention de l’agrégation.   

Mathilde : La grande difficulté a résidé, pour moi, à m'approprier les notions pédagogiques : les référentiels (qui paraissent longs !), les pratiques et le vocabulaire associé. Il faut se plonger dans un monde tout nouveau, et se projeter en tant qu'enseignant.e.s alors que nous n'avons été qu'élèves, jusque-là. 
Ce qui fut facilitant, pour ma part, c'est que j'étais très motivée, je suis entrée à l'ENS pour devenir enseignante, et j'étais très investie dans ma formation. De plus, l'équipe pédagogique du M2FeSup est très présente pour nous aider dans la formation.

Quelles épreuves écrites et orales avez-vous passé ?

Mathilde : Nous avons chacune passé trois épreuves écrites de 6 heures d'admissibilité : l'épreuve commune (aux spécialités génie civil, génie électrique, informatique et mécanique), l'épreuve de modélisation d'un système et l'épreuve de conception d'un système. Pour l’oral d’admission, j'ai passé trois épreuves : Exploitation pédagogique d'une activité pratique relative à l'approche globale d'un système pluritechnique (6h), Activité pratique et exploitation pédagogique relatives à l'approche spécialisée d'un système pluritechnique (6h) et Soutenance d'un dossier industriel (1h).
Les deux premières épreuves se déroulent en salle de travaux pratiques, le/la candidat.e réalise des manipulations sur un système et en extirpe une application pédagogique, intégrée dans une séquence d'enseignement, en adéquation avec le référentiel de la formation imposée dans le sujet. La troisième épreuve se prépare à l'avance : le/la candidat.e présente un système proposé par un industriel, et les études qu'il/elle a menées pour construire deux applications pédagogiques dans les deux filières de son choix.

Avez-vous déjà eu l’occasion d'enseigner ?

Claire : Je n’ai encore jamais eu l’occasion d’enseigner réellement devant une classe. Cependant, cette année je donne des colles à des élèves de première année en école d’ingénieur post-bac.

Mathilde : Oui, j'ai donné des cours particuliers lorsque j'étais en CPGE. De plus, dans le cadre du M2FeSup, j'ai pu donner de l'aide aux devoirs, et co-encadrer des travaux pratiques en IUT Génie mécanique et productique.

Qu’est-ce qui vous attire dans l’enseignement des sciences de l'ingénieur et de l'ingénierie mécanique ?

Claire : Les sciences de l’ingénieur permettent d’enseigner et d’aborder une grande variété de thèmes en s’appuyant sur des phénomènes réels. De plus, cet enseignement peut être appréhendé de différentes manières avec les élèves, en s’appuyant par exemple sur des simulations numériques ou des systèmes réels.

Mathilde : Pour commencer, l'enseignement ! J'ai eu la chance d'avoir des profs incroyables dès le lycée, qui m'ont donné envie d'apprendre, et plus tard, d'enseigner à mon tour. Enseigner les SII me motive car la discipline évolue vite, avec les innovations technologiques, on ne s'ennuie pas, et l'enseignant.e aussi apprend en permanence. Enfin, il s'agit d'une discipline encore assez masculine, et le fait d'y enseigner en tant que femme peut contribuer à effacer les idées reçues et motiver des étudiantes à s'y intéresser.

Qu'envisagez-vous pour la suite ? Avez-vous le souhait d’enseigner dans l’immédiat ?

Claire : Je ne souhaite pas enseigner tout de suite. Je préfère prendre un peu de recul. Aussi, l’année prochaine, j’envisage de faire une thèse. En parallèle, j’aimerais réaliser un monitorat ou des vacations afin de commencer à enseigner.  

Mathilde : J'ai pour projet de prendre un poste de professeur agrégé (PRAG) dès la rentrée 2019.

Que vous apporte l'École dans la poursuite de vos projets en enseignement et recherche ?

Claire : L’École et plus particulièrement notre département d’études facilitent la réalisation de nos projets futurs. Nous avons accès
à de nombreuses offres de stages mais aussi à des offres de thèse ou des offres de postes de PRAG. Enfin, les contrats doctoraux
pour normaliens (CDSN) sont un réel avantage pour trouver un financement de thèse.

Mathilde : J'ai bénéficié des conseils et de l'aide de mes enseignants du M2FeSup, pour mon projet d'enseignement et pour postuler
à des postes de professeur agrégé.