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Biographie
de Marie Cornu

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Thématiques de recherche
droit et culture, patrimoine, langue et droit, histoire et droit, propriété(s) et biens communs.

Quelques repères

- 1994 : Doctorat en droit sur le droit culturel des biens de l’université Paris 2 Panthéon-Assas, (Centre d’études et de coopération juridique internationale), thèse publiée aux éditions Bruylant ;

- 1995 : Entrée au CNRS ;

- 1999 -  Création avec Jérôme Fromageau du groupe de recherches en droit du patrimoine culturel et naturel, suivi de la création du GDRI en droit comparé du patrimoine ;

- 2001-2002 : Prix Dupin de l’Académie des sciences morales et politiques pour l’ouvrage Droit, œuvres d’art et musée, coécrit avec Nathalie Mallet-Poujol. Prix Durieux pour le dictionnaire comparé de droit d’auteur et copyright ;

- 2009 : Lancement du programme de recherches sur la genèse des lois patrimoniales et culturelles (Mémoloi) avec deux publications sur le droit des monuments historiques (documentation française, Comité d'histoire du ministère de la culture) et trois monographies en cours sur les droits des musées, de l'archéologie, des archives, de la circulation des biens culturels - équipe de coordination scientifique : Marie Cornu, Jérôme Fromageau, Vincent Négri, Noé Wagener) ;

- 2012 : Début des travaux sur les biens communs qui conduiront à la publication du dictionnaire des biens communs (PUF, 2017, avec F. Orsi et J. Rochfeld).

Patrimoine & déménagement : un projet collectif à la lumière des sciences sociales

Marie Cornu, directrice de recherches CNRS et juriste à l’Institut des Sciences sociales du Politique a reçu la médaille d’argent CNRS 2019 pour ses travaux de recherche en droit de la culture et du patrimoine. À la veille du déménagement de l’ENS sur le plateau de Saclay, elle est également à l’initiative d’un projet interdisciplinaire collectif sur la thématique "Patrimoine & déménagement". Présentation.

La question du patrimoine déplacé a abondamment été travaillée par les historiens, historiens d’art et spécialistes de la conservation, sous l’angle des crises, guerres, spoliations ou encore prises coloniales, même si le sujet est loin d'être épuisé. Les déplacements liés à des circonstances plus pacifiques n’avaient guère été approfondis, en particulier l’hypothèse très actuelle du déménagement.

En quoi la circonstance d’un déménagement produit-elle un impact sur le patrimoine ? Quelle réflexion implique-t-elle sur la notion même de patrimoine et sa mobilisation comme catégorie scientifique, juridique, politique, symbolique... ? Quel héritage endosser, qu’il s’agisse du patrimoine artistique, scientifique et technique (l’instrumentation des laboratoires, leurs archives), ou pédagogique ? En somme, dans quels termes se joue, dans ce passage, le rapport qu’entretient l’institution à ses patrimoines ?

À travers ce projet, l'école est prise comme principal terrain d’observation et d’investigation. L’idée est de questionner le(s) patrimoine(s) de l’ENS à la faveur de son déménagement sur le plateau de Saclay, ce qui fait ou non sens pour ses acteurs (laboratoires, institutions, personnels) et de comprendre ce que fait ce moment du déplacement au patrimoine, et en quoi il en est un révélateur, un facteur de transformation, une forme de délaissement ou de réinvestissement, de réappropriation ». 

Plusieurs types de patrimoines concernés

Ce travail de recherche implique en amont, un travail d’inventaire, de connaissance et de mise à l’épreuve de ses liens à l’école. La question du déplacement soulève des questions de faisabilité technique, et implique l’exploration de solutions alternatives comme par exemple la numérisation.

Plusieurs types de patrimoines de l’école sont concernés par le projet :

  • Un patrimoine artistique et architectural.
    Le bâtiment de Roger-Henri Expert, les fresques de Jacques Villon ou encore le bronze de Paul Belmondo sont les premiers exemples nationaux d’application du “1% artistique”. L’ENS Paris-Saclay a en effet été le premier lieu de mise en œuvre du 1% artistique, dispositif d’aide à la création qui soulève, en particulier, la question du rapport de l’œuvre à son environnement ;
     
  • Un patrimoine scientifique et technique. Il se matérialise dans les instruments scientifiques, dans les archives de l’enseignement et de la recherche, dans les objets témoins de la recherche publique, voire dans le patrimoine immatériel (et en particulier la mémoire de ceux qui ont créé ou utilisé ces objets) et encore les collections d’objets « patrimoniaux » présents dans les laboratoires ;
  • Un patrimoine archivistique, ensemble des documents qui procèdent de l’ENS au fil de toutes ses activités ;
     
  • Un patrimoine pédagogique, en lien avec l’activité d’enseignement ;
  • Un patrimoine administratif, propre à l’ENET/ENSET/ENS Cachan/ENS Paris-Saclay, qui s’exprime dans une multitude d’objets quotidiens, qui le cas échéant revêtent une valeur « patrimoniale » au sens symbolique ;
  • Un patrimoine documentaire et bibliothécaire, enfin, au travers des collections de la Bibliothèque centrale et des fonds des laboratoires ;
  • Un patrimoine paysager et naturel.

Si l’ENS Paris-Saclay est l’objet central d’études, d’autres exemples pourraient aussi illustrer la thématique du déménagement : du Musée des arts et traditions populaires (ATP) vers le MUCEM, Le Musée de l’Homme vers le Musée du Quai Branly, déménagements qui, en outre se traduisent par un changement de l’identité même de ces musées. Comment ces déménagements travaillent en profondeur l’institution ? On pourra aussi évoquer, sur la question du 1% et des œuvres qui font partie des murs, les déménagements futurs du ministère de la culture.

Un projet de format interdisciplinaire

Le projet "Patrimoine et déménagement" prévoit sur l'année 2019-2020 des ateliers, un colloque de restitution, un projet conduit avec les élèves de l’ENS Paris Saclay, des manifestations conçues en lien avec le projet artistique de l'école (résidences d’artistes) en lien avec Agathe Bioulès, chargée de mission Culture et Julien Avril, auteur et metteur en scène, ainsi que le projet sur l’histoire de l’école (réalisation d’une exposition) en lien avec Martine Coppet, directrice de la bibliothèque de l'ENS Paris-Saclay.

Il prend appui sur les nombreux travaux qui, aujourd’hui, portent un intérêt renouvelé au patrimoine de l’enseignement et de la recherche conçu comme un patrimoine vivant et en action, aussi bien sur le plan historique (par exemple les études menées par Annette Roche autour du 1 % artistique à Jussieu ou, plus généralement, les travaux pilotés par Christian Hottin comme Universités et grandes écoles à Paris. Les palais de la Science, Action artistique de la ville de Paris, 1999), de Yann Potin sur les petits patrimoines archivistiques, que pratique (voir les travaux de la Mission nationale de sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain) et encore juridique (voir par exemple : Archives de la recherche. Problèmes et enjeux de la construction du savoir scientifique, sous la direction de Marie Cornu, Jérôme Fromageau et Bertrand Müller).

Ce projet associe plusieurs des champs scientifiques de l’ENS Paris-Saclay :

  • dont les membres de l'ISP (plusieurs chercheurs et doctorants travaillant sur le patrimoine), de l’IDHES et potentiellement les chercheurs qui, sur Cachan peuvent être intéressés par la question patrimoniale (Noé Wagener, Ronan Bretel, Christian Bessy, Michela Barbot, Volny Fages, Vincent Négri, Jérôme Fromageau, Marie Trape) ;
  • L'Institut national du patrimoine (INP) ;
  • des membres du réseau patrimoine sur l’Université Paris Saclay ;
  • le Labex Patrima ;
  • le Ministère de la culture.

Le premier atelier se tiendra le 19 juin 2019 à Cachan autour du thème des lieux, coordonné par Christian Bessy, Michela Barbot, Volny Fages, Noé Wagener, Marie Cornu.