Muriel Tyrman - Crédits illustration : Jérôme Foubert

Muriel Tyrman

Post-doctorante et chargée de cours - Lauréate d'une Bourse L'Oréal-Unesco, Pour les Femmes et la Science 2017
Je pense qu’il faudrait qu’il y ait plus de femmes en sciences. Les femmes ne représentent que 30% des étudiants scientifiques après le baccalauréat, faible proportion n’aidant pas à ce qu’il y ait une meilleure égalité femmes-hommes. Pour cela, il faut intervenir assez tôt, notamment au niveau des collèges et des lycées. Dans le cadre de la bourse L’Oréal-UNESCO "Pour les femmes et la science", nous participons toutes au programme "Pour les filles et la science" qui consiste à briser les préjugés et à susciter la vocation scientifique chez les jeunes filles en allant à la rencontre d’élèves de collèges et de lycées.

Activités

Au laboratoire SATIE de l’ENS Paris-Saclay, dans l’équipe Matériaux Magnétiques pour l’Énergie, je cherchais à créer des aimants plus « verts » (sans terres rares) qui trouveraient leur place dans le moteur de traction de la voiture électrique : synthétiser et caractériser différents matériaux magnétiques. Cette caractérisation était ensuite comparée à de la simulation numérique des propriétés de nos matériaux.En parallèle, je donnais des cours de physique pour le génie électrique à l’IUT de Cachan. Je trouve passionnants ces échanges avec les étudiants puisque ces enseignements d’une part nous forcent à expliquer le plus simplement possible des problèmes complexes, et d’autre part, les questions des étudiants peuvent également être très enrichissantes

Votre vécu en tant que femme

J’ai rapidement choisi une discipline plus masculine que féminine : la physique. Dans mon parcours universitaire, j’ai remarqué parfois, quelques enseignants plus exigeants avec les femmes qu’avec les hommes.

Entre la première année et le master, la proportion de femmes n’a fait que diminuer. Je me sens assez à l’aise dans un milieu masculin, donc cela ne me posait pas de problèmes.

Néanmoins, je devais toujours faire mes preuves et encore aujourd’hui je ressens certaines différences. Il peut se créer une sorte de discrimination dite "positive". Le risque est la diffusion de l’idée que nous ne méritons pas notre poste ou notre réussite. Or, c’est à force de travail que nous y sommes arrivées

Parcours

  • Depuis 2020 Chef de projets numériques et prototypes (ITPE), Cerema
  • 2018-2019 Post-doctorat, CNRS, ICMPE
  • 2017-2018 Post-doctorat, CNRS, Laboratoire SATIE,en collaboration avec l’Institut VEDECOM
  • 2013-2017 Doctorat en Physique, dans le cadre de la chaire industrielle Matinnov (ANR UVSQ et Valéo)
  • 2011-2012 Master 1 et Master 2 Physique et applications, spécialité systèmes complexes, Université Pierre et Marie Curie


Faits et chiffres

  • Major au concours ITPE sur titres de 2019
  • 2017 Lauréate de la bouse l’Oréal France Pour les Femmes et la Science
  • 2014 Participation à l’organisation du Symposium de Génie Électrique
  • 9 conférences dont 5 internationales
  • 4 publications de stature internationale

Crédits illustration : Jérôme Foubert