Genre et monde carcéral

S’il est vrai que la recherche sur les prisons pour hommes ne néglige plus comme auparavant la dimension de genre, en général cette dimension est depuis toujours comparativement beaucoup plus prise en compte dans les approches sur les prisons pour femmes.

En dehors d’une attention réflexive particulière aux questions de représentation des femmes comme agents ou victimes, l’angle du genre a informé la plupart des questions de recherche comme une sorte de parti pris analytique : de la nature genrée des régimes carcéraux, au caractère genré des cultures, socialités et privations carcérales.

Cette tendance plus “genrée-centrique” devient néanmoins plus diversifiée pour des raisons autant théoriques que empiriques. On reconnaît la diversité des expériences et des identités des femmes prisonnières et on s’intéresse à une variété plus ample d’aspects de la vie carcérale.

En m’appuyant sur du travail de terrain dans une prison au Portugal au long de trois décennies, je propose de contribuer à ce débat en me centrant sur des variations contextuelles de la saillance réelle du genre en tant que catégorie sociale et identitaire dans les prisons de femmes.