Aline Bel-Brunon - Crédits illustration : Jérôme Foubert

Aline Bel-Brunon

Maitresse de conférences
Mon domaine se féminise peu à peu mais les postes à responsabilité restent principalement occupés par des hommes. Il me semble que c'est principalement dû à une auto-censure des femmes. Avoir de l'ambition, se sentir légitime, oser revendiquer une promotion, c'est cela que les femmes doivent s'autoriser. Les collègues, tous genres confondus, doivent encourager les femmes en ce sens.

Vos activités

Le métier de maître de conférences consiste à mener de front deux activités : l’enseignement et la recherche.

L’enseignement dans une école d’ingénieur est assez libre (pas de programme officiel). Cet aspect du métier est très prenant par la préparation des cours, la présence en classe, les corrections, les constructions de nouveaux contenus, les échanges avec les collègues.

Le volet recherche ne consiste pas uniquement à mener des recherches sur une thématique que l’on choisirait. Une grande partie est consacrée à l’encadrement d’étudiants (stagiaires, doctorants), au développement de collaborations avec d’autres laboratoires ou des industriels, à la recherche de financement.

Un troisième volet concerne les tâches collectives, qui peuvent être très diverses mais souvent chronophages. Néanmoins elles permettent d'aborder d'autres aspects du métier, comme la vie de nos institutions, les ressources humaines, les parcours étudiants, les collaborations internationales, etc.

Ce métier est passionnant par de nombreux aspects : la variété des missions, l’évolution permanente des connaissances, les rencontres et échanges, les nouveaux projets ...

Votre vécu en tant que femme

Genre/compétences

Dans mon domaine d’études (mécanique, sciences de l’ingénieur) les filles étaient plutôt rares donc mises en avant.

Aujourd’hui encore, je suis souvent sollicitée pour des actions de communication en tant que femme chercheuse, que l’action soit à destination des jeunes filles ou non. Néanmoins, on ne peut pas dire que cela influence ma carrière : je ne suis pas intégrée à un nouveau projet parce que je suis une femme mais parce que j’en ai les compétences.

J’ai été freinée par ma condition féminine quand j'ai accueilli mes enfants. La maternité d’une façon générale ralentit la carrière : on ne lance pas de nouveaux projets plusieurs mois avant le congé maternité et les choses redémarrent lentement après. C’est aussi vrai pour les pères qui, à ce que je vois autour de moi, ont du mal à concilier vie privée et professionnelle dans ce métier qui ne s’arrête jamais.

Parcours

  • 2021 - Habilitation à diriger des recherches
  • Depuis 2014 - Maître de Conférence en mécanique et sciences de l’ingénieur - LaMCoS - INSA Lyon
  • 2011-2013 - Post-doctorat – Lehrstuhl für Numerische Mecha-nik (Munich, Allemagne)
  • 2008-2011 - Doctorat en biomécanique – LaMCoSINSA Lyon / LBMC-Ifstarr
  • 2007 - Agrégation de Mécanique

Faits et chiffres

  • 2020 - Prix Jeune Chercheur de la Société de Biomécanique
  • 22 publications de stature internationale
  • 2010 - Lauréate de la bourse l’Oréal France Pour les Femmes et la Science2004 Présidente du BDE de l’ENS Cachan

Crédits illustration : Jérôme Foubert