Contact
contact [at] msh-paris-saclay.fr (Pôle éditorial de la MSH)

terrrains et travaux, 20 ans après

terrrains et travaux, 20 ans après
Revue généraliste de sciences sociales, terrains & travaux publie des articles originaux principalement en sociologie et science politique, mais aussi en anthropologie, économie, histoire, géographie et sciences de gestion.
Les textes, ancrés dans des enquêtes empiriques, donnent à voir les matériaux collectés et les méthodes mobilisées, tout en s’appuyant sur une solide réflexion théorique.
Pour son vingtième anniversaire, terrains & travaux a publié un numéro spécial intitulé "Vingt ans après" qui a été l'occasion de replonger dans les archives de la revue et ses 35 numéros.

Les 20 ans

  • Au fil d’un dialogue renoué vingt ans après, les fondateur.rice·s de terrains & travaux, Gilles Bastin, Laure Bonnaud, Olivier Le Noé et Pierre-Paul Zalio, rejoint·e·s rapidement par Ashveen Peerbaye - qui sera pendant plus de dix ans et jusqu'à l'automne 2022 l'infatigable et généreux rédacteur en chef de la revue - racontent la naissance de ce qui n’est d’abord que le cahier du département de sciences sociales de l'Ecole normale supérieure de Cachan. Du petit collectif, de ses préoccupations, des contextes pédagogique et institutionnel, de la conjoncture intellectuelle vécue par de tout jeunes sociologues, émerge progressivement, d’un numéro à l’autre, une revue accueillante aux recherches empiriques en sciences sociales. "L'enthousiasme scientifique" qui anime ce petit groupe est salué à l'époque par le sociologue Pierre Bourdieu, professeur au Collège de France, dont le mot d'encouragement aux animateurs de la revue est reproduit dans ce numéro anniversaire.
  • Les vingt premières années de production de terrains & travaux ont également fait l'objet à cette occasion d'une analyse quantitative et qualitative. Après être revenu sur le projet éditorial de la revue et en avoir précisé le fonctionnement concret à travers les évolutions de son comité de rédaction, de ses rubriques, et des thématiques choisies au fil des ans, les caractéristiques des auteur·e·s des 359 articles publiés entre 2000 et 2020 ont été passées au crible. Une esquisse de la façon dont la revue se positionne dans l’espace plus large des revues de sciences sociales, et du paysage des auteur·e·s les plus cité·e·s que la revue donne à voir complètent cette mise en perspective. De ces analyses ressortent la relative professionnalisation de la revue depuis sa création comme « Cahiers du département de sciences sociales de l’ENS de Cachan », ainsi que la centralité de la sociologie dans la trajectoire de cette « revue de sciences sociales », qui n’équivaut cependant pas à une exclusivité, la revue laissant une place non négligeable depuis sa création à d’autres sciences sociales à travers le comité de rédaction, les auteur·e·s publié·e·s et les références citées.
  • Deux invité·es de marque, enfin, pour célébrer ce vingtième anniversaire et offrir une réflexion revigorante sur ce qu'enquêter en sciences sociales veut dire. Élisabeth Claverie et Nicolas Dodier nous livrent leur vision des sciences sociales à partir de leurs parcours et terrains de recherche respectifs : anthropologie des apparitions et de la violence pour la première, sociologie de l’expertise et des dispositifs de réparation des victimes pour le second. À rebours d’un discours pessimiste sur la prétendue crise des sciences sociales, les deux chercheur·e·s nous rappellent ici l’importance du travail de description et d’explication du monde social, tel qu’il se déploie au sein des collectifs scientifiques.
  • Alors que le 41ème numéro de terrains & travaux paraîtra cet automne, autour d'un dossier intitulé "Concurrencer l'école publique", celles et ceux qui font et ont fait la revue se retrouvent à l'ENS Paris-Saclay pour célébrer cette histoire et saluer l'engagement de chacun et chacune dans cette aventure éditoriale. L'occasion de retrouver le directeur de la publication, Pierre-Paul Zalio, et d'officialiser le passage de flambeau à la rédaction en chef, Ashveen Peerbaye ayant récemment passé la main au duo formé par Élodie Béthoux et Vincent-Arnaud Chappe.

    Actuellement en préparation, un dossier sur "le travail domestique et de care à domicile" et, en ligne, un appel à articles sur "Produire et réguler les fêtes", ouvert jusqu'en février 2023.

La revue

  • La revue terrains & travaux a été fondée en 2000 au sein du département de sciences sociales de l’École normale supérieure de Cachan. D’abord « Cahiers du département de sciences sociales », la vocation de la revue, alors animée par les enseignant·es de ce département, était d’encourager les étudiant·es en sociologie, économie et histoire à passer à l’écriture, en adoptant une « posture d’enquête en sciences sociale » fondée sur la « prise de conscience progressive de la nature intrinsèquement empirique de nos disciplines et du caractère inductif des raisonnements qui leur sont propres » (G. Bastin, L. Bonnaud, O. Le Noé, P.-P. Zalio, « Pourquoi terrains & travaux ? », terrains & travaux, 2000, 1 : 2-5).
  • Rapidement, la revue s’est ouverte à des contributions extérieures et a vu son comité de rédaction se renouveler et s’étoffer. Cette normalisation et cette ouverture se lisent dans le changement de dénomination de la revue, qui s’affiche et est reconnue aujourd’hui comme « revue de sciences sociales ». De ses premières années, la revue a gardé la volonté affirmée d’explorer les fronts de recherche contemporains (prisons, sexualités, activités en ligne, dynamiques du genre, politiques du handicap, discriminations, consommations alternatives, réputation, questions urbaines et raciales – pour ne citer que quelques-unes des thématiques abordées au cours de ces vingt années), ainsi que le souci partagé par ses membres d’accompagner les auteur·rices dans le travail de rédaction et de publication de leurs travaux par un suivi éditorial attentif et collectif.

La parution de la revue est semestrielle.
Chaque numéro est construit autour d’un dossier thématique – comptant une introduction au dossier et 5 à 8 articles originaux – ainsi que d’un ou deux articles hors-dossier.

La revue publie également des traductions inédites d’articles majeurs, classiques ou contemporains, en rapport avec le thème du dossier. Parmi les auteurs·rices traduit·es, on peut citer Mark Granovetter, Patricia Ewick et Susan Silbey, Edwin H. Sutherland, Sidney et Beatrice Webb, Candace West et Sarah Fenstermaker, Katharina Heyer, Raewyn Connell et Frank Dobbin. Outre ces traductions de l’anglais, la revue s’est aussi distinguée, dans le dossier consacré en 2009 aux « terrains chinois », par la traduction d’un article de la sociologue chinoise Chen Yingfang, illustrant là encore son attachement constant au dialogue international, tout autant qu’interdisciplinaire et intergénérationnel.
Les dossiers thématiques sont proposés par un ou une des 17 membres du comité de rédaction de la revue ou par des coordinateurs·rices extérieur·es, que la revue accueille régulièrement. Un appel à contributions est largement diffusé pour chaque dossier thématique, environ un an avant la parution programmée du numéro. Chaque article, de 50 000 signes, est évalué en double aveugle par deux relecteurs·rices (interne et externe au comité de rédaction), puis discuté collectivement par l’ensemble du comité de rédaction. Chaque soumission fait systématiquement l’objet d’un rapport synthétique à l’intention de l’auteur·rice, qui reçoit une réponse dans un délai de quatre mois maximum.
La parution des numéros ne pourrait être assurée sans le travail éditorial de Flavie Lavallée, éditrice à la MSH Paris-Saclay, qui héberge la revue, et de Rachel Laskar, maquettiste. La revue bénéficie du soutien aux revues de l’InSHS-CNRS.