Margot Del-Valle--Lezier (DER Biologie)
En 2024, Margot Del-Valle--Lezier est élève normalienne en 3e année au Département d’enseignement et de recherche 5DER) en Biologie de l’Ecole Normale Supérieure de Paris-Saclay.
Elle souhaite se spécialiser en immunologie dans le but d’effectuer par la suite un doctorat et de travailler en tant que chercheuse sur les interactions entre le système immunitaire et nos microbiotes, ensemble de microorganismes vivant sur les surfaces de notre corps, dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques ou le cancer.
Elle choisit l'année spécifique d’engagement normalien (ASPEN) pour développer un projet en BD "Mieux comprendre la santé en BD" avec l'INSERM.
«Ayant un attrait particulier pour le dessin et la transmission des savoirs, j’ai choisi de me consacrer dans le cadre d’une année spécifique d’engagement normalien (ASPEN) à la diffusion des savoirs en biologie médicale en utilisant la bande dessinée comme outil de communication.»
Un engagement motivé par une passion pour la pédagogie
«En parallèle de ses études, j’ai eu l’occasion de m’investir en tant qu’examinatrice de colles en CPGE, professeur particulier pour des enfants en difficulté scolaire et institutrice à l’Institut Louis Germain, institut organisant des campus de pré-rentrée pour favoriser l’accès aux grandes écoles à des jeunes de REP+.»
Avec Eva Bosset, une de ses camarade et amie du DER de Biologie, elle a récemment réalisé une bande dessinée pour l’association ASSEDEA, afin d’expliquer aux enfants atteints d’agénésie transversale du membre les causes de leur malformation.
«Au travers de ces expériences enrichissantes j’ai compris à quel point fournir des explications et faire comprendre des concepts abstraits ou techniques, notamment en utilisant des comparaisons imagées, m’anime complètement. Autrement dit, j’adore quand cette petite étincelle pétille dans les yeux.»
Un engagement pour la médiation scientifique en biologie médicale
Selon le sondage "Les Français et la prévention santé " réalisé par le cabinet Elabe<, la Fondation PiLeJe et l’institut Pasteur de Lille/, la santé est devenue la première préoccupation des français (37 %) depuis la première pandémie du Covid devant la menace terroriste (33 %) et l’environnement (28 %).
De plus, une nouvelle étude baptisée "Information et santé", publiée par la Fondation Descartes en fin novembre 2023, révèle que les Français s’informant sur des sujets médicaux via les réseaux sociaux, YouTube ou des groupes de messageries instantanées présentent "un niveau de connaissances en santé plus faibles que les autres" en raison de la présence plus importante "d’informations de santé fausses, trompeuses ou douteuses".
Par conséquent, la compréhension de ce que peut dire un médecin, la participation au débat en santé public sont sévèrement mis à l’épreuve et certaines connaissances fondamentales sont trop souvent floues, vagues voire représentent une véritable boîte noire.
«L’obstacle est encore plus important concernant les découvertes et techniques les plus récentes. Pourtant, tout le monde est concerné et de nombreuses personnes non initiées se montrent quotidiennement curieuses. Il s’agit tout de même du fonctionnement ou dysfonctionnement de notre propre corps !»
«J’ai décidé de m’engager afin de permettre aux personnes n’ayant pas eu de formation médicale de mieux se sentir concernés par les questions éthiques et favoriser leur participation au débat en santé publique. Il est donc nécessaire de garantir un accès à des informations scientifiques vérifiées et rendues transparentes, formulées sans ambiguïté par le biais d’une vulgarisation qui, malgré la simplification des concepts qu’elle implique, ne perd pas en rigueur ni exactitude. Le but est de contribuer à mon échelle à lutter contre la désinformation et la menace des théories complotistes qui y sont le fruit comme il en a été le cas lors de la dernière épidémie, de la Covid-19.»
Suciter la curiosité par la BD
«Je dessine régulièrement depuis mon plus jeune âge et avais cette envie irrépressible de "créer". En choisissant ce moyen de communication, l’objectif est de rendre possible la curiosité voire l'émerveillement des lecteurs qui plongeront ainsi dans une exploration des écosystèmes luxuriants qui se déploient à l’échelle cellulaire. Au même titre que l’attrait que suscite la conquête spatiale et l’infiniment grand, un tel voyage dans l’infiniment petit ou presque pourra, je l'espère, faire naître des vocations chez les plus jeunes.»
Un projet réalisé auprès de l’Institut National de la Santé et de la Recherche médicale
(Inserm)
Margot effectue ce projet avec le service Information, Communication et Culture scientifique de la délégation Grand Ouest de l’Inserm, premier institut de recherche d’Etat 100% consacré à la recherche en biologie-santé. «Depuis quelques année cette délégation s’est familiarisée avec le mode de médiation qu’est la bande dessinée.»
Son projet consiste à vulgariser un ensemble de connaissances et notions fondamentales concernant la santé de tous : Nos défenses immunitaires, les maladies infectieuses et émergeantes, les différents cancers, l’antibiorésistance, les allergies et nos microbiotes, et ce fondu dans une véritable histoire fictive au sein de laquelle les différents paysages et acteurs cellulaires et moléculaires qui constituent notre organisme seront représentés graphiquement. «Cela sera effectué de façon schématisée voire humoristique, cependant, le contenu des représentations se voudra fidèle à la réalité. Je souhaite également en profiter pour informer les lecteurs sur les moyens de prévention, les traitements couramment utilisés et dernières avancées thérapeutiques qui suscitent parfois débat..»
Un format hebdomadaire sera accessible sur les réseaux sociaux, Instagram notamment, afin d’informer ludiquement sur différentes actualités issues de travaux récents et découvertes de chercheurs de l’INSERM.
Un projet au service de sa future carrière
«Ce projet me permettra d'acquérir des compétences utiles à plus long terme, pour ma carrière professionnelle. En effet, il s’agirait par-dessus tout d’une opportunité sans précédent me permettant d’acquérir des compétences utiles voire nécessaires à mon futur métier. De plus, ce sera une chance inédite pour construire une expérience et une légitimité dans le milieu de la vulgarisation scientifique que je n’exclus pas de rejoindre plus tard.»
- Travailler en autonomie en explorant la BD comme outil de communication d’actualités avec des prises d’initiatives lors de la création des planches, l’interrogation de chercheurs sur leurs travaux.
- Acquérir une vision élargie, transversale des connaissances dans les différentes disciplines de la recherche biomédicale en vulgarisant les travaux d’équipes variées.
- M’exercer au travail de recherche et de synthèse bibliographique, ce qui est un atout majeur pour mieux appréhender cette composante incontournable du doctorat et du métier de chercheur comme de médiateur scientifique.
- Enrichir mon socle de connaissances en microbiologie humaine, domaine dans lequel j’envisage d’exercer mon futur métier de chercheuse, grâce à la lecture de publications scientifiques de cette discipline lors de la réalisation des bandes dessinées.
- Gagner en responsabilité, qu’il s’agisse de démarches administratives et d’organisation du travail.
- Prendre des décisions en équipe au fil d’échanges avec différents professionnels de l’Inserm.