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Stagiaire de la formation professionnelle
L’inscription se fait sous le statut de "stagiaire de la formation professionnelle". Elle permet, selon la situation et les droits de la personne, de suivre une formation en étant rémunéré ou indemnisé et d’obtenir éventuellement une prise en charge des frais de formation par un OPCO, un employeur, France Travail selon le type de dispositif retenu (projet de transition professionnelle, plan de développement des compétences, Compte Personnel de Formation...).
Entretien avec Sandrine MURGADELLA
Sandrine MURGADELLA suit actuellement l’année de recherche en sciences pour les transitions écologiques (AREco)
"Avec ce que j’ai acquis lors de mes cours, mais aussi en stage sur cette 2ème partie d’année, je suis sereine sur ma capacité à agir mieux et au plus près des réels enjeux, par exemple dans le cadre de la construction du Plan Climat Air Energie du Territoire, de mon agglomération."
Quel est votre parcours (universitaire et professionnel) ?
J’ai obtenu une maîtrise de Physique (équivalent d’un M1) à l’université d’Orsay et suis entrée ensuite à l’ENSTA où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en 1988. J’ai choisi le domaine de l’informatique de gestion, dès le début de ma carrière, et ai travaillé d’abord dans une « SSII » pour des clients du Groupe aéronautique SAFRAN (à l’époque la SNECMA) puis j’ai intégré France Télécom, devenu Orange par la suite. Durant ma carrière, j’ai été chef de projets, manager d’équipes, responsable de grands programmes informatiques, et mon dernier poste comportait plutôt des missions d’animation transverse autour des processus de mise en production des nouvelles applications développées chez Orange, et elles sont très nombreuses ! En fin de carrière, j’ai aussi ajouté quelques « cartes » sur la RSE ou la communication, compétences développées à la fois dans mon cadre professionnel et dans des actions personnelles.
Pourquoi avoir repris vos études ?
En parallèle de ma carrière, je suis devenue élue municipale il y a maintenant 10 ans, et ai été particulièrement sensibilisée à la protection de l’environnement puis aux enjeux de la transition écologique et du changement climatique. Très engagée dans mes actions quelles qu’elle soient, j’ai fait le constat qu’il me manquait des connaissances pour agir efficacement et concrètement, même à mon échelle locale. Organiser des fresques du climat ou des ateliers de sensibilisation pour les enfants ou la population ne me suffisait pas et je souhaitais me constituer un socle de compétences solide. Libérée de mes contraintes professionnelles courant 2023, je souhaite m’engager plus encore dans des actions autour des problématiques de la transition écologique, à mon échelle, en tant qu’élue mais aussi éventuellement au sein d’autres structures associatives par exemple, au service de la collectivité. J’avais très envie de continuer à apprendre, et pouvoir encore transmettre à d’autres mes connaissances et compétences, nouvelles ou plus anciennes ! Avec ce que j’ai acquis lors de mes cours, mais aussi en stage sur cette 2ème partie d’année, je suis sereine sur ma capacité à agir mieux et au plus près des réels enjeux, par exemple dans le cadre de la construction du Plan Climat Air Energie du Territoire, de mon agglomération.
Pourquoi avoir choisi le diplôme Année de recherche en Sciences pour les transitions écologiques (ARÉco) préparé à l’ENS Paris-Saclay ?
J’ai toujours aimé la philo ou l’histoire, j’aime écrire mais ai mis tout cela un peu de côté durant toute ma carrière. Les matières proposées, mêlant à la fois de la physique, de la biologie, de l’histoire, de la sociologie, la lecture du rapport du GIEC, du droit… représentaient pour moi le « programme » idéal pour une année de cours, et la constitution de notre promotion, offrant elle aussi cette même diversité de formations, a apporté une richesse supplémentaire, dans les échanges que nous avons pu avoir durant ou hors des cours. Par ailleurs, la réputation de l’ENS était un bonus inespéré pour moi. J’ai postulé car je répondais aux critères théoriques, tout en ne pensant pas être prise du fait de mon âge, et j’ai été enchantée de pouvoir faire partie de cette 1ère promotion !
Quel premier bilan tirez-vous après ces quelques mois de formation ?
J’ai beaucoup apprécié (re)découvrir le monde qui m’entoure avec un autre regard, une analyse historique ou sociologique qui éclairait autrement ma propre vision des choses. J’ai retrouvé le plaisir d’apprendre des choses nouvelles, d’échanger sur des sujets très différents de ceux que je traitais dans mon métier, et je me suis rendu compte que les sciences « dures » m’avaient manqué ! Le rythme des cours m’a paru léger au tout début, j’en aurais voulu plus, mais rapidement, la nécessité de fournir un travail personnel en complément, pour préparer le projet d’étude (à rendre en décembre), ou pour rédiger les différents supports attendus par les enseignants, a bien rempli mes semaines. J’ai adoré tout ce travail d’analyse d’articles (avec des sources fiables !), de textes ou de projets de loi, à confronter avec le contenu de nos cours pour en faire un rendu personnel ensuite. C’était totalement nouveau pour moi. J’ai aussi apprécié plonger dans le rapport du GIEC avec un objectif concret, à la découverte de données qui devraient être plus largement connues. Et je me dois aussi de parler de mes camarades de promo, qui ont été super avec moi, m’ayant immédiatement intégrée comme leur égale au petit groupe que nous représentions, une fois passés la surprise du jour de la rentrée et le cap du passage au tutoiement.
Mon bilan est donc extrêmement positif et cette formation est allée au-delà de mes attentes. J’espère être ensuite à la hauteur dans mes actions futures.
Que souhaitez-vous dire aux personnes qui hésitent à reprendre des études ?
Si l’envie est présente, n’hésitez surtout pas. Cela demande une certaine discipline et de l’organisation, mais c’est un réel plaisir que d’être ainsi entouré de telles compétences (à la fois les enseignants, mais aussi les jeunes étudiants avec des parcours souvent passionnants) et formé dans un tel contexte. Il ne faut pas avoir de complexe ! Nous avons nos propres compétences et expériences, nos parcours professionnel et personnel forcément jalonnés de nombreuses découvertes, et même si nos études initiales sont parfois loin, nous avons évidemment aussi beaucoup de choses à partager, et des qualités sur lesquelles nous appuyer pour suivre cette formation. Et on apprend tant de choses diverses et passionnantes, avec des intervenants remarquables, que ce serait dommage de s’en priver !