Gwénolé Jacopin
Gwénolé JACOPIN, ancien étudiant du DER Nikola Tesla (Électronique-Électrotechnique et Automatique), a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2024.
Il est chercheur CNRS à l'Institut Néel, un laboratoire CNRS grenoblois de recherche fondamentale en physique de la matière condensée et membre de l'équipe de recherche SC2G. Ses travaux portent sur les propriétés optiques et électriques des matériaux semi-conducteurs à large bande interdite à l'échelle nanométrique
Il a obtenu en 2024 la médaille de bronze du CNRS.
Portrait
Pouvez-vous SVP nous retracer votre parcours à l’ENS-Paris-Saclay ?
J’ai intégré l’ENS Cachan (ex nom de l'ENS Paris-Saclay) en septembre 2005, au département Électronique-Électrotechnique et Automatique (EEA). J’y ai obtenu une Licence 3 et un Master 1 en partenariat avec l’Université Paris Sud. En parallèle, j’ai validé un magistère EEA.
J’ai effectué le deuxième semestre de mon master 1 à Polytechnique Montréal.
En troisième année, j’ai suivi la formation à l’agrégation de physique option physique appliquée. J’étais été reçu et classé 2nd.
Enfin, j’ai obtenu le Master 2 Recherche « Sciences des matériaux et des nano-objets » de l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie.
À l’issue de ma formation à l’ENS Cachan, j’ai obtenu une allocation de recherche spécifique aux élèves normaliens qui m’a permis de faire une thèse à l’Université Paris 11 Paris-Saclay.
Quelles ont été les étapes "clés " de votre carrière ?
Après mes quatre années à l’ENS Cachan, j’ai poursuivi en thèse à l’Université Paris 11 où j’ai commencé à étudier les diodes électroluminescentes à base de nanofils. Cela a confirmé l’attrait que j’avais pour la recherche en général et pour l’optoélectronique en particulier.
J’ai alors décidé de poursuivre ma carrière à l’étranger. J’ai passé plus de six ans à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse, d’abord en tant que post-doctorant puis en tant que chef de projet junior. Pendant ce séjour, j’ai développé des méthodes innovantes pour caractériser l’efficacité des dispositifs optoélectroniques à la nano-échelle.
Enfin, depuis 2018, je suis chargé de recherche au CNRS à l’Institut Néel de Grenoble. Je continue à développer des techniques de caractérisation optoélectronique à la nano-échelle dans le but d’améliorer l’efficacité d’émetteurs de lumière allant du rouge à l’ultraviolet.
Quels sont aujourd'hui vos axes de recherches ?
Aujourd’hui, mes recherches poursuivent deux objectifs :
- Développer des diodes électroluminescentes (LED) pour l’émission dans l’ultraviolet. C’est une bande spectrale très importante. En effet, cette gamme de longueur d’onde permet de "casser" les brins d’ADN et est donc très utile pour la désinfection des surfaces ou la purification de l’eau.
Avec des collègues grenoblois du CNRS et du CEA, notre originalité vient du fait qu’on utilise des nanofils pour réaliser ces LED.
- Développer des batteries béta-voltaïques à base de diamant. Je collabore pour cela avec la start-up grenoblois Diamfab. Ces batteries fonctionnent sur un principe similaire aux cellules photovoltaïques mais tirent leur énergie non pas de la lumière du soleil mais de la désintégration radioactive de déchets nucléaires. Cela leur permet d’avoir des durées de vie de plusieurs décennies.
En savoir plus sur ses recherches.
Vous venez d'obtenir la médaille de bronze du CNRS. Qu'apporte une telle reconnaissance scientifique ? Quels sont vos projets ?
Cette médaille reconnait l’approche originale de ma recherche qui vise à comprendre à l’échelle nanométrique le fonctionnement de dispositifs optoélectroniques afin de proposer des solutions innovantes pour améliorer leur rendement. Je vois cette médaille comme un encouragement à poursuivre mes recherches en suivant cette philosophie : comprendre pour améliorer.
Qu'est-ce que votre formation vous a apporté qui vous a été d'une grande utilité dans votre parcours ? Un souvenir de votre période à l’ENS-Paris-Saclay ou un conseil pour les élèves et futurs élèves du département Nikola Tesla
Indéniablement, le spectre large de la formation que j’ai reçue en filière EEA de l’ENS Cachan m’est fort utile dans mes recherches actuelles. Dans le cadre de celles-ci, ma formation initiale me permet d’échanger aussi bien avec un collègue physicien de la matière condensée qu’avec un chercheur en électronique. En outre, cela me permet de faire le lien entre les propriétés fondamentales de la matière et les performances des dispositifs, ce qui constitue le cœur de mes recherches.
Des quatre années passées à l’ENS, mes meilleurs souvenirs restent les nombreux TP et les différents projets que l’on a eu la chance de réaliser. Ces travaux en binôme ou trinôme m’ont donné le goût de la science expérimentale et du travail en équipe.