Étude sur les réseaux cérébraux et les ruminations mentales chez les jeunes adultes : une avancée pour la prévention en santé mentale

Une étude récente menée par l’équipe « Trajectoires développementales en psychiatrie » du Centre Borelli (INSERM, ENS Paris-Saclay) révèle pour la première fois les réseaux cérébraux associés aux ruminations mentales et leur évolution entre 18 et 22 ans. Cette recherche, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, ouvre des perspectives pour mieux comprendre et prévenir les troubles psychiatriques liés aux ruminations chez les jeunes adultes.

Les ruminations mentales, caractérisées par des pensées répétitives et envahissantes, sont fréquentes lors de la transition vers l’âge adulte. Trois types de ruminations ont été identifiés : les ruminations réflexives, souvent bénéfiques dans la recherche de solutions ; les ruminations soucieuses, liées à des situations complexes ou conflictuelles ; et les ruminations dépressives, associées à des pensées noires sur sa propre situation.

L’équipe dirigée par Jean-Luc Martinot et Éric Artiges a analysé les réseaux cérébraux de 595 jeunes suivis de 18 à 22 ans, issus de la cohorte européenne IMAGEN. Les chercheurs ont utilisé l’IRM fonctionnelle au repos pour étudier l’activité spontanée du cerveau, et ont corrélé ces mesures avec des questionnaires mesurant la fréquence des ruminations et la présence éventuelle de symptômes psychiatriques. Les résultats montrent que les différents types de ruminations activent des réseaux cérébraux spécifiques, impliquant notamment l’hippocampe, le lobe frontal, et le noyau thalamique.

À 22 ans, les participants montraient une diminution des ruminations soucieuses au profit des ruminations réflexives, indiquant une meilleure gestion des émotions négatives et une plus grande aptitude à la prise de décision à ce stade de la vie. Ces changements cérébraux sont également associés à une évolution des symptômes psychiatriques, ouvrant la voie à des approches préventives pour les jeunes adultes à risque.

Cette étude représente une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes cérébraux des ruminations mentales et de symptômes psychiatriques, avec des implications pour la prévention en santé mentale des jeunes.


Pour en savoir plus :

- communiqué de presse

- étude complète dans la revue Molecular Psychiatry 

- contacts : Jean-Luc Martinot et Eric Artiges