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Un jardin conçu comme un ornement

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​​Au total, 147 arbres seront plantés, répartis en 5 espèces indigènes, 14 espèces de cultivars et 27 000 arbustes et vivaces feront découvrir leur variété au travers d’essences multiples. Les espèces proviennent de France mais aussi d'Himalaya, Amérique du Nord et du Sud, Chine, Japon, Turquie...

Les grandes étapes de réalisation du jardin

  • 2015 : décapage des terres végétales de la parcelle

  • 2017 : premiers marquages en pépinières de 25 grands conifères

  • Octobre 2018 : travaux de terrassement à environ 2 mètres de profondeur pour réaliser le grand tapis drainant de 50 cm d’épaisseur sous la terre végétale

  • Novembre 2018 : seconde visite en pépinière et marquage de 122 arbres caducs

  • Travaux de mise en œuvre de la terre végétale et acheminement des 7 000 m3 de substrat depuis la zone de stockage attenante au chantier

  • Fin de période hivernale 2019 : plantations des arbres par le sud de la parcelle, accompagnées des plantations arbustives, des massifs de vivaces et de l’engazonnement

  • Mai 2019 : Livraison du jardin qui aura 4 mois pour grandir et prendre ses aises avant la rentrée de septembre 2019

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Premier marquage chez les pépinières Van Den Berk

 

Le "jardin des merveilles" du futur bâtiment

Le jardin de la future ENS Paris-Saclay commence en octobre ses travaux d'aménagement. C'est un espace protégé de 10 000 m2 qui va naître et se révéler en plein cœur de l'École d'ici l'été 2019.
Véritable lieu d’inspiration, il a été conçu et imaginé comme un paysage-événement, par le célèbre paysagiste Pascal Cribier et l’agence Après la pluie. Présentation de ce "jardin des merveilles" par Anne-Sophie Verriest, ingénieure-paysagiste de l'agence Après la pluie.

Anne-Sophie Verriest, quel est l’objectif de ce jardin surnommé jardin des merveilles ?

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Concevoir pour l’ENS Paris Saclay, c’est dessiner un lieu de vie qui participe à l’image et à la pédagogie de l’école. C’est aussi symboliser cette formation ambitieuse qui donne aux étudiants une approche sociétale, artistique et technique de leur métier, une vision large du monde.

Le jardin a été pensé à l’image de l’école : un lieu vif et actif, ouvert et accessible. Un lieu où s’exprime convivialité et rencontres, recherche et expérimentation, brassage et compréhension.

Il se doit donc d’être attractif, tant par sa programmation que par ses propositions d’aménagements. Par la mise en valeur des qualités intrinsèques de l’école, nous voulions donc lui donner une figure spéciale. En s’attachant à la fois à la réflexion traditionnelle des grands parcs et jardins, tout en étant empreint de modernité, nous souhaitions valoriser l’histoire de l’ENS en en écrivant une nouvelle page sur le site de Gif-sur-Yvette.

Dans la conception même du projet architectural, le jardin révèle une forme d’exception. Il se revendique comme l’une des créations spécifique de l’ENS, symbole esthétique et technique au service des usagers. C’est dans cette optique que la qualité des ambiances qui y sont développées, de son ombrage, de son organisation spatiale, nourrissent cette volonté de créer un cadre propice à la déambulation et la réflexion créative.

Le jardin est également un support pour révéler les sensations, les sentiments des personnes qui le fréquentent. Car le jardin est, par essence, un lieu de bien-être, qui vous met à l’abri, vous apporte de bons souvenirs, vous permet aussi de passer un moment agréable. 

L’envie, qui a toujours été présente dans le dessein de ce jardin, fut de créer de l’attachement, de l’émotion pour les étudiants, les enseignants, les chercheurs, le personnel administratif. L’attention accordée au patrimoine végétal est un des éléments déterminants pour susciter cette émotion. Le projet d’aménagement propose un travail fin et délicat sur les ambiances en réalisant de véritables scénographies arboricoles aux décors travaillés, aux perspectives paysagères délicates, aux contrastes exacerbés, aux textures riches et aux couleurs panachées.
 

Quelle place va tenir le jardin de la future école ?

La composition du jardin n’est pas sans rappeler la structure et la sérénité d’un jardin de cloître, écrin de verdure inscrit au cœur du bâtiment. C’est un espace abrité de près de 10 000m2, loin de l’agitation de la ville, où l’on peut espérer un temps calme, s’asseoir au soleil comme à l’ombre, observer les nuages, ou réviser en paix.

Par sa forme rectangulaire, par le regard passant au travers des façades vitrées des bâtiments et par la présence d’un parvis qui le délimite, le jardin est une respiration au cœur du projet.
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Pourriez-vous le décrire afin que nous puissions l’imaginer ?

Il fonctionne comme une série de poupées russes.

Tout d’abord, un parvis de 70m de long, ouvert sur l’espace public, annonce clairement l’entrée de l’école et donne à voir le bâtiment-accueil, l’auditorium, le théâtre et la salle des conseils. Un grand tapis de couvre-sols  plantés de bulbes, crée un socle pour ces premiers bâtiments emblématiques, situés en retrait du deck. Là, un if, transplanté depuis le site de l’ENS Cachan, souligne la continuité historique de l’école.

Une fois passée l’entrée, un second parvis de 8m de large, situé au pied des façades intérieures, fait transition entre le dedans et le dehors. Il offre la possibilité de faire le tour du jardin, d’en avoir une vision extérieure avant d’y pénétrer.

La lisière-laboratoire, la lisière des cultivars, les bosquets des contrastes horticoles et l’allée des cépées constituent le cœur planté du jardin. Les plantations d’arbres, de massifs, de bosquets; denses et généreuses; organisent les ambiances qui se déclinent du Sud au Nord, accompagnant progressivement la traversée du jardin. Au cœur de cinq grandes alcôves, se trouvent cinq pelouses qui nous donnent toujours à voir des atmosphères jardinées différentes. Elles sont déterminées par le cadre imposé des massifs environnants mais également par leur exposition. Au gré des saisons et des envies les possibilités d’usages s’y multiplient.

L’allée des cépées, espace central qui relie les cinq alcôves, dessert et traverse le jardin d’est en ouest. Cette allée a la particularité d’être plantée par des arbres au port dit « en cépée », soit plusieurs troncs partant de la souche d’un arbre. Les sujets qui la bordent formeront avec le temps une voûte arborée sous laquelle il sera charmant de passer, d’autant plus au printemps quand les cerisiers seront en fleurs et que les cédrèles Pink Flamingo se pareront de leur feuillage coloré.

150206-ENS_PAY_PALETTE 9bis.jpgAu nord du jardin, là où la présence du soleil est continue, se trouve un parvis desservant et accompagnant sur toute sa longueur le bâtiment 1. Par sa surface (douze mètres de largeur pour cent cinquante mètres de long), il devient le prolongement de l’atrium et de la halle évènementielle comme un autre support pour les festivités, les expositions, ou la remise des diplômes.

En parallèle, un bassin linéaire de cinq mètres de large joue de sa continuité avec le parvis pour le dissocier du jardin.  L’eau fait de cet espace une scène encore plus vivante. Elle invite à s’approcher, elle cadre le regard et apporte une fraîcheur nécessaire en été. 

Comme un quai au bord de l’eau, le parvis surplombe l’ensemble du jardin et offre aux usagers la possibilité de s’y détendre, de profiter de l’ensoleillement. Il est accompagné par une série de bancs sur toute sa longueur. De la même manière, une margelle intégrée au bassin offre la possibilité de s’asseoir au bord de l’eau.

Ainsi, depuis le bassin, on pourra observer les différents strates du jardin et profiter des feuillages dorées des Cladrastis kentukea, Gleditsia triacanthos 'Sunburst', Robinia pseudoacacia 'Frisia' contrastant avec les aiguilles bleutées des Abies concolor et les Pinus wallichiana.

Enfin depuis le dernier étage du bâtiment Nord, il est donné aux amateurs des carrés de culture. De là, les  jardiniers pourront admirer le paysage de l’ENS et de la ZAC, en comprendre sa composition générale.

L’ensemble de ces composantes constituent un paysage affectif, celui qui accompagnera le souvenir de ces années passées à l’ENS Paris Saclay.

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Crédits images :
Perspective 3d © RPBW, RENDERING BY IDA+ - Axonométrie et coupe crayonnées © Après la pluie