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Créer des capsules volantes dans les villes

CAPS, start-up de capsule volante individuelle - Crédits photo : CAPS
Crédits photo : CAPS
Monter dans une capsule volante pour partir travailler ça vous tente ? C’est le rêve devenu start-up de 3 diplômés de l’École normale supérieure Paris-Saclay : Paul Cassé Kevin Laouer (master Monabiphot ) et Pierre de Chateaubourg, diplômé normalien.
Interview de Paul Cassé, Chief Executive Officer de CAPS.

En 2018, ils se sont associés pour créer les CAPS, des capsules volantes individuelles et autonomes.

Le CAPS est un drône monoplace s’envolant d’une borne à une autre, réservable grâce à une application en ligne. Ce moyen de déplacement rapide, autonome, peu coûteux et respectueux de l’environnement, qui correspond à un besoin puisque 70% de nos déplacements urbains sont individuels.

 

Comment est née votre start-up ?

Tout a commencé en 2018 lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois en cours de physique de l'ENS Cachan, maintenant ENS Paris-Saclay.
Notre passion commune pour les nouvelles technologies nous a immédiatement réunis. Partant des difficultés dans transports urbains, de la saturation des infrastructures, de la pollution de l'air, nous avons cherché une alternative innovante technologiquement pour alléger l’enfer de nos trajets quotidiens.


De gauche à droite : Pierre de Chateaubourg, Paul Cassé et Kevin Laouer.
Crédits photo : CAPS

L’idée est venue naturellement. Nous étions dans des laboratoires réputés, nous avons observé directement des ruptures majeures dans le domaine de la densité de puissance des batteries. Passionnés d'aéronautique, nous avons imaginé une toute nouvelle génération d’objet à partir de la technologie des drones.

Pourquoi créer une capsule volante individuelle ?

Nous avons remarqué que presque aucun des outils de transport urbain n'est à passagers uniques, alors que 70% de nos déplacements quotidiens se font seuls. Nous avons inventé les CAPS, conçus pour les voyages à un seul passager, dans les zones urbaines, la capsule possède le double avantage d'être petit et entièrement électrique conduisant à un vol silencieux avec la sécurité optimale, assuré par un parachute d'avion entier.
Notre rêve est de réussir à proposer un nouveau moyen de transport pour les villes. L’homme a envie de voler depuis longtemps ; pourquoi ne pas en faire une réalité quotidienne pour tous ?

Comment cela-t-il va fonctionner concrètement ?

L’un de nos objectifs est de mettre en œuvre ce système au prix le plus bas possible, afin de fournir un service populaire non réservé aux particuliers fortunés. Nous visons le prix d’un euro du kilomètre, avec un trajet de 15 kilomètres maximum en ville, sur des couloirs aériens autorisés. L’idée est de pouvoir commander sa capsule avec son smartphone en payant la course en ligne. La capsule vient vous récupérer près de la borne de collecte des passagers la plus proche de chez vous, ensuite elle repart vers le centre de stockage de la flotte des capsules pour recharger sa batterie au lithium.

Où en êtes-vous ? A quelles difficultés devez-vous faire face ?

Il y a 3 ans, il y avait 70 projets de ce type dans le monde, aujourd’hui on est 200. En face de nous, on trouve des concurrents sérieux du type Airbus, Boeing, RATP, qui misent sur des aéronefs collectifs. Nous sommes les seuls à proposer un monoplace en full autonome.
Grâce à la bourse FrenchTech, à l’accompagnement de la communauté de Toussus-le-Noble, et à la labellisation du fonds d’investissement Starbust qui nous permet de mobiliser les fonds de la BPI, nous avons pu commencer.
Nous espérons lever 1,5 millions pour le premier prototype en phase de certification. La fabrication d’une première capsule et le processus de certification requièrent un investissement initial de 6 millions d’euros environ.
La crise sanitaire a compliqué un peu notre communication et le lancement de notre levée de fonds. La présentation de notre prototype lors de Vivatech n’a, par exemple, pas été possible cette année.

Quelle est la prochaine étape ?

Nous avons réussi notre premier décollage mais pas l’atterrissage, donc c’est la prochaine étape, réussir l’atterrissage de notre prototype à échelle réelle. Avec un peu de chance, en février. Les autorisations sont attendues pour 2025-2030 en Europe et aux États-Unis, peut-être plus tôt pour Singapour ou Dubaï. On envisage aussi les marchés de niche pour commencer, comme les parcs d’attraction et des sites touristiques.