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Ses 2 ouvrages sur les prénoms

Baptiste Coulmont fait parler les prénoms

Baptiste Coulmont
Baptiste Coulmont
Depuis de nombreuses années, Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’ENS Paris-Saclay, enquête sur les prénoms.
Les prénoms parlent-ils de nous, des personnes qui nous les donnent, de notre classe sociale ou de notre époque en général ? À l’aide d’observations quantitatives, ce sociologue nous invite à nous questionner sur les usages des prénoms et leur évolution.

Une identité forte ?

Ces deux derniers siècles, le prénom est devenu une marque d’identité forte et personnelle, de plus en plus perçue comme exprimant l’individu.
Il est à la fois lisible et reconnu par l’État (déclaration à la naissance) et, en même temps, il est empreint de nombreuses subjectivités : la mode, la tradition, les affects…
Il atteste de l’intégration de l’individu dans sa communauté nationale et, parallèlement, le succès de nouveaux prénoms issus de l’immigration remette en question ce paradigme.

Un effet de mode ?

Les prénoms apparaissent dans l’histoire des pratiques sociales comme un « bien de mode ». Baptiste Coulmont constate, via ses nombreuses observations quantitatives, que la diversification des prénoms augmente avec l’évolution socio-économique et l’individualisation, le recul de la transmission familiale du prénom, le phénomène de périodicité cyclique d’environ 40 ans ou encore une évolution de sa structure avec une diminution du nombre de lettres constitutive des prénoms.

L'usage sociologique

Au-delà des données mesurables, ce chercheur s’intéresse aux usages sociologiques des prénoms. Il existe une dimension liée à l’échelle sociale et à la sociabilité dans le choix d’un prénom : les interactions sociales, la représentation du prénom pour les parents ou au sein du groupe… Et certains prénoms sont propres à une époque ou à une classe sociale : Apolline et Hippolyte n’ont pas les mêmes parents que Cynthia et Sofiane.
Le prénom peut apparaître  - sous réserve de résoudre les difficultés méthodologiques - comme un indicateur d’intégration, d’assimilation ou de discrimination. Ainsi, le prénom peut permettre de repérer l’ethnicité en milieu scolaire et de mesurer les inégalités.
Enfin si les prénoms sont généralement liés à des espaces nationaux et linguistiques, traduits selon les langues, les échanges entre pays ont apporté de nouveaux prénoms alors que d’autres voyagent.

L'usage social

L’usage social du prénom reste plus difficile à appréhender. Qui dans un couple choisit le prénom ? Dans un couple mixte ce choix permet de mesurer l’équilibre des positions. Il semble qu’un partage soit souvent recherché mais cela n’est pas général.

 

Baptiste Coulmont

Baptiste Coulmont est sociologue.

Ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1995), agrégé de Sciences économiques et sociales (1998), Docteur en sociologie (EHESS, Paris, 2003), il est professeur de sociologie à l’ENS Paris-Saclay.

Il est membre du comité de rédaction de la Revue française de sociologie.