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Alexandre Grux, co-fondateur de la start-up Hyperlex et alumni de l'ENS Paris-Saclay.
Alexandre Grux, co-fondateur de la start-up Hyperlex et alumni de l'ENS Paris-Saclay.
Accompagner la digitalisation du processus de contractualisation des entreprises, grâce au traitement automatique du langage, à l'analyse statistique, aux réseaux de neurones profonds et à l'apprentissage "supervisé/non supervisé", est l’ambition de la start-up Hyperlex.
Créée en 2017 par Alexandre Grux, normalien diplômé de l’ENS Paris-Saclay, cette start-up a levé 5 millions d’euros "sans grande difficulté". Interview...

La start-up Hyperlex

Hyperlex a développé un ensemble de technologies de traitement automatique du langage, s'appuyant notamment sur de l'analyse statistique, des réseaux de neurones profonds et de l'apprentissage supervisé/non supervisé. Capables d'identifier et de comprendre les informations clés dans les contrats, la plateforme d’Hyperlex permet d’analyser et de valider des centaines de milliers de documents multilingues en un temps record. Hyperlex s'adresse à tous les professionnels qui gèrent des contrats (juristes, financiers, commerciaux, acheteurs, RH...).

Consultez le site Internet d'Hyperlex.

L’entrepreneuriat, c’est l’ambition de mettre nos idées à l’épreuve de la vérité.  

Interview

Vous avez créé Hyperlex il y a 4 ans, que proposez-vous exactement ?

Hyperlex accompagne les entreprises dans la digitalisation de leur processus contractuel grâce à un logiciel que nous avons développé. Cela permet de gérer avec toutes les équipes : juridique, commerciale, financière, la construction d’un contrat, son suivi et les risques. Environ 40% de nos clients sont des petites et moyennes entreprises avec un volume de 100 contrats minimum. La majeure partie de nos clients n’étaient auparavant pas équipées ou souhaitaient remplacer leur gestion sous Excel.

Quelle est la valeur ajoutée de votre outil ?

Des outils similaires existent depuis 20 ans, mais nos concurrents ont développé une approche très juridique avec des verticales par spécialité (contentieux, propriété intellectuelle, etc.) pour les experts. Ces outils n’étaient pas ouverts aux opérationnels. Avec l’accélération de la digitalisation des entreprises, la réactivité dans le processus de contractualisation passe désormais par la prise en compte et l’implication des différents métiers d’une société.

Notre solution apporte en plus l’analyse du langage qui permet d’analyser tout document scanné et déposé dans la base, d’indexer toutes les informations du contrat pour les retrouver, pour réaliser des rapports, pour créer des alertes, etc. Notre valeur ajoutée, c’est la simplicité pour les opérationnels et plus d’intelligence artificielle pour interpréter et indexer les informations d’un contrat scanné, le tout en plusieurs langues. Ça n’existait pas et nous sommes aujourd’hui encore la seule solution française à proposer ces capacités et avec des technologies indépendantes des GAFAM.

Vous avez procédé à 2 levées de fonds d’un montant total de 5 millions d’euros. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Le secteur du logiciel est un des thèmes favoris des investisseurs avec de gros succès dans le monde. Notre projet cochait toutes les cases. De par notre parcours et notre approche du marché, on n’a pas eu de difficulté à convaincre des investisseurs. Le volet technologique apportait un élément structurant et différenciant assez fort. L’avantage avec une technologie comme la nôtre, c’est que même en étant un acteur visible du marché personne ne peut nous copier au premier coup d’œil.

Lever des fonds il y a 10 ans, aurait été plus difficile, car il n’y avait pas encore beaucoup de normaliens créateurs d’entreprise. Maintenant que de nombreux normaliens sont connus dans le secteur du Venture Capitalism, c’est rassurant pour les investisseurs. Parce qu’au-delà de la bonne idée, l’important ce sont les gens qui vont la porter. Même si les normaliens sont étiquetés comme atypiques, la formation ENS est une formation reconnue. Frédéric Mazella, fondateur de BlaBlaCar en est l’un des flambeaux et prouve que l’on peut être normalien et entrepreneur à succès.

Comment votre équipe est-elle composée ?

Souvent les normaliens recrutent des normaliens. Dans notre cas, on a recruté des diplômés des Mines et de Supélec, pas de normaliens pour l’instant. Nous sommes 30 collaborateurs, et nous en recrutons 20 nouveaux cette année. L’essentiel de l’équipe est technique avec 20 personnes en R&D, et le reste en commercial et marketing. On recherche des chefs de projets, des techniciens et des commerciaux.

Notre équipe est composée de 10 nationalités et nous avons atteint la parité dans notre équipe de direction. C’est une grande fierté et un challenge de diversifier nos recrutements à tous les niveaux.

Quels sont vos prochains challenges ?

Le Covid a été un beau challenge a plusieurs niveaux. Économique en premier lieu car le développement commercial a été difficile. Mais l’activité des entreprises reprend depuis le dernier trimestre 2020 heureusement (+60% de croissance au dernier trimestre 2020). Un challenge humain ensuite, parce que nous avions une équipe à créer et que son bien-être dépend de nous. C’est un challenge de construire ce collectif prêt à absorber les irrégularités de la route, avec moins d’interactions sociales… c’est une très grosse épreuve pour chacun dans ce contexte.

Que vous a apporté votre formation normalienne pour réussir votre expérience d’entrepreneur ?

Ce n’est pas facile de faire le lien entre la formation à l’École et l’activité en entreprise. Je dirais, la curiosité que l’on développe naturellement à l’ENS Paris-Saclay, le goût d’apprendre et de transmettre.

La transmission c’est une valeur forte dans notre entreprise.
La créativité vient d’une question que l’on ne comprend pas.
Notre capacité à remettre en question des choses établies, parfois avec de l’arrogance ce qui n’est pas toujours bien vécu, mais c’est un moteur de l’entreprenariat.
L’adaptation aussi. On a un regard bienveillant sur les gens qui ont envie d’apprendre, plus que sur ceux qui ont des vérités acquises…

Nous ne sommes pas des créatures statiques, on est une matière molle ; c’est un trait normalien acquis dans nos parcours de formation à l’éducation.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat, ce n’est pas sorcier. En ce moment, on lui accorde des lettres de noblesse et cela peut parait peu accessible.

Je crois qu’il faut rappeler que l’entrepreneuriat, on le vit dans nos études, dans notre recherche. C’est l’ambition de vouloir rendre concrètes nos idées, nos questions, en les mettant à l’épreuve de la vérité. C’est une philosophie du concret que l’on partage avec les chercheurs. Il ne faut pas chercher la perfection, le résultat, mais se mettre en marche.

On croit que le compliqué crée la valeur, alors que c’est le fait de commencer et d’itérer qui a beaucoup valeur. La perfection se crée par itération.

Travailler six mois dans son garage pour sortir une super machine ne sert à rien. Il ne faut pas attendre pour se lancer, mais aller consulter les utilisateurs pour vraiment comprendre le problème à résoudre et confronter son idée au marché.

Pour commencer en entreprenariat, un Powerpoint est préférable à une machine. C’est ce que fait l’École en mettant les élèves dans les labos très rapidement. Ça aide, parce que cela démystifie la chose et la rend plus challengeable. C’est une des valeurs de l’Ecole que de montrer que les profs sont des gens comme les autres, parfois des anciens élèves très proches de nous, et qui font de la recherche. Cela permet de démystifier la recherche et c’est la même chose sur l’entrepreneuriat.

Il faut démystifier ce qu’est de vendre un objet. Dans l’entrepreneuriat, il faut penser à la finalité pour l’utilisateur.