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Jacques Villon suspendu dans l'atrium

L’aigle quitte Prométhée dans l'atrium Germaine Tillion
L’aigle quitte Prométhée dans l'atrium Germaine Tillion
L’aigle quitte Prométhée et Prométhée délivré de Jacques Villon (1875-1963) sont suspendues depuis septembre dans l’atrium Germaine Tillion. Retour sur leur restauration et leur installation…

Restauration des œuvres autour de Prométhée

Le déménagement de Cachan (Val-de-Marne) au plateau de Paris-Saclay a nécessité la restauration des deux fresques peintes sur toile marouflée de Jacques Villon acquises dans le cadre du 1% artistique de 1957 : L’aigle quitte Prométhée et Prométhée délivré.

Phase d’analyse et prise de mesure de conservation préventive

10 élèves de la spécialité Peintures de l’Institut national du patrimoine (INP), sous la responsabilité de Patricia Vergez et Claudia Sindaco, ont analysé et pris des mesures de conservation préventive de L’aigle quittant Prométhée, œuvre de Gaston Emile Duchamps (pseudonyme Jacques Villon 1875-1963, conservée à l'École normale supérieure de Cachan.

 

L’aigle quitte Prométhée

Prométhée délivré

Les élèves de 1ère année ont constitué une documentation concernant l’artiste et l’œuvre dont ils avaient la charge et ont réalisé un constat d'état.
Les élèves de 2ème et 3ème année ont effectué des tests de nettoyage et de refixage et ont fait des propositions d’interventions.
L'ensemble de ce travail a été réalisé en collaboration avec le laboratoire de l’INP, notamment avec Marie-Christine Papillon et Gaël- François Jeannel pour l’identification des matériaux de cette peinture moderne, et avec le laboratoire de Michaela Berner pour une identification de moisissures. Le résultat de ces investigations a permis une meilleure compréhension des problèmes d’infestation qui affectent la peinture, la genèse de l’œuvre et les matériaux utilisés. 

Phase de restauration

Le fonds de dotation du Crédit Agricole a soutenu cette restauration orchestrée par David Prot, enseignant à l’Institut national du patrimoine (INP).

Engagé dans une dynamique de transmission, il a fait intervenir sur cette restauration, Andréa Virgili, étudiante en master 2 Conservation et restauration des biens culturels à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

 

Logo du fonds de dotation du Crédit Agricole

Jacques Villon

Émile Méry Frédéric Gaston Duchamp, dit Jacques Villon, est né le 31 juillet 1875 à Damville (Eure). Il est le frère aîné de Raymond Duchamp-Villon, de Marcel Duchamp et de Suzanne Duchamp.
Villon choisit son pseudonyme en hommage au poète français François Villon.

D’abord dessinateur satirique, il publie ses dessins dans des revues et des journaux illustrés (Le Chat Noir, Le Courrier Français, L'Assiette au Beurre ou encore le Courrier Français). Et en 1906, il s'installe dans un pavillon à Puteaux et épouse Gabrielle Boeuf, plus communément appelé Gaby. Ses voisins sont Frantisek Kupka et son frère Raymond.
Dans les années 1910, les ateliers de Puteaux sont alors le rendez-vous des avant-gardes parisiennes où se côtoient des artistes comme Marcel Duchamp, Roger de La Fresnaye, Albert Gleizes, Robert Delaunay, Marie Laurencin, Fernand Léger, André Mare ou encore Jean Metzinger, Walter Pach, Francis Picabia ou Guillaume Apollinaire. Sa peinture et ses recherches artistiques interrogent les nouvelles formes du cubisme tout en conservant à travers l'architecture géométrique, les tons de l'impressionnisme.
En 1912, il fonde le Salon de la Section d'Or et participe en 1913 à l'Armory Show avec ses deux frères.

Ses premiers succès ont lieu aux Etat-Unis grâce à son ami et critique Walter Pach. En 1932-1933, il adhère au groupe "Abstraction-Création".
Il expose plusieurs fois à New York où il est représenté dans les plus prestigieuses collections : en 1945, son œuvre et celles de ses deux frères sont présentées à la Yale University Art Gallery et en 1950, il obtient le prestigieux premier prix Carnegie.
 

La reconnaissance de l’importance de l’œuvre de Villon intervient dans la carrière de l’artiste à la fin des années 1940, alors qu’il a déjà à son actif plus de sept à huit cents toiles et près de cinq cents gravures. La raison de cette reconnaissance tardive réside en partie dans le caractère secret et modeste de l’artiste et dans son choix d’installer son atelier dès 1906 à distance, sur les hauteurs de Puteaux, l’éloignant de l’agitation de Montmartre ou de Montparnasse.
Le Musée National d'Art Moderne lui consacre une rétrospective en 1951. Il reçoit en 1956 le Grand Prix de la Biennale de Venise.
Jacques Villon est promu Chevalier de la légion d'Honneur en 1963 et s'éteint dans son atelier de Puteaux le 9 juin.

Patrimoine de l’École

L’École a conservé l’intégralité de sa collection artistique, pour son intérêt intrinsèque, sa cohérence et sa force mémorielle. Elle a accordé un soin attentif à leur réinsertion sur le nouveau campus de Saclay.
Plusieurs artistes faisant partie de divers mouvements d’après-guerre sont représentés. Parmi eux, les sculpteurs Paul Cornet, Paul Belmondo, Robert Couturier, Alfred Janniot, Marcel Damboise, Paul Niclausse, Louis Leygue, ainsi que les peintres Jacques Despierre, Léon Toublanc et Jacques Villon.

Elle s’est également doté de nouvelles œuvres au titre du 1% artistique : Tobias Pils, Matali Crasset, Charles de Meaux, Jean-Marie Appriou  

Installation de "L’aigle quitte Prométhée"

Les deux fresques monumentales de Jacques Villon ont été installées dans l'atrium Germaine Tillion de l'ENS Paris-Saclay en juillet 2021. Quelques images sur celle de "L’aigle quitte Prométhée".