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La liberté d'imaginer, le devoir de réussir, ensemble

Portrait de Gilles Bloch
Deux ans après sa création officielle sous un statut de « Communauté d’universités et établissements » (COMUE), l’Université Paris-Saclay est une réalité pour de très nombreux acteurs.
Au sein des dix-neuf établissements, près de mille personnes contribuent au quotidien à mutualiser nos actions. Les pratiques et les relations ont déjà énormément changé. Des hésitations persistent mais les résultats sont là. Cap sur l’avenir avec confiance.

L’Université Paris-Saclay poursuit son travail de coopération entre ses dix-neuf établissements membres, avec deux objectifs stratégiques : renforcer la cohérence de l’action publique sur notre territoire d’enseignement supérieur et de recherche, et construire une université de classe mondiale, visible comme telle, sur ce site de Paris-Saclay qui offre une densité de recherche publique et privée unique en Europe. Dans ce contexte, travailler ensemble comme nous le faisons depuis cinq ans est une source immense d’idées, de projets, d’actions concrètes et de résultats.

Travailler ensemble comme nous le faisons depuis cinq ans est une source immense d'idées, de projets, d'actions concrètes et de résultats.

Je ne peux tous les citer ici mais, ensemble, nous avons d’ores et déjà délivré sous le sceau de l’Université Paris-Saclay près de six-mille masters et doctorats, nous coordonnons des actions d’enseignement et de recherche des différents établissements, notamment au travers des actions de l’IDEX, nous déployons une marque de plus en plus visible via la signature commune Université Paris-Saclay pour les publications.

C’est le travail de tous les personnels des établissements de l’Université Paris-Saclay. Ces avancées, qu’elles soient liées à l’enseignement, à la recherche, aux relations avec les industriels, à la communication, aux relations internationales, à la vie de campus, sont autant d’objets de fierté collective. C’est un énorme travail qui s’accomplit pour construire, étape par étape, une nouvelle université de classe mondiale.

Mais l’Université Paris-Saclay reste encore sur beaucoup de points un projet, et l’Etat nous a encouragés collectivement à aller plus loin sur le plan institutionnel dans la construction d’une université cible performante, plus intégrée et plus lisible. Pour cela j’ai mis en place, au début de l’année 2017, un « groupe d’élaboration de l’université cible » qui a travaillé jusqu’en avril pour définir le cahier des charges d’un nouvel établissement capable de porter la dynamique d’excellence et de transformation, en hybridant universités, écoles et organismes dans un nouveau modèle. J’ai rendu public fin avril le document produit par le groupe d’élaboration, selon le souhait de l’Etat.

J'ai mis en place, au début de l'année 2017, un "groupe d'élaboration de l'université cible" qui a travaillé jusqu'en avril pour définir le cahier des charges d'un nouvel établissement.

Ce document a fait l’objet d’un débat, lors du conseil des membres de l’Université Paris-Saclay du 26 avril 2017. Le dispositif  COMUE[i] a paru au groupe de travail un système complexe, surtout avec 19 membres, et donc sans doute transitoire. Par ailleurs, la fusion des dix-neuf membres a semblé un objectif impraticable aujourd’hui, en raison des fortes réserves qui subsistent au sein de certains établissements redoutant une sorte de « dilution », qui leur ferait perdre leur identité. L'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et l'Université d'Evry-Val-d'Essonne ont, quant à elles, réaffirmé leur attachement au projet. Une fusion partielle d’universités prend par ailleurs beaucoup de temps et d’énergie, et ferait courir le risque d’éloigner le projet d’Université Paris-Saclay de son objectif principal : le rapprochement entre universités, écoles et organismes de recherche.
Il s’agissait donc d’aller vers autre chose. Les travaux du groupe ont ainsi posé les fondements facilitant l’émergence d’une solution à la fois simple et audacieuse, solution qui permet de préserver l’acquis tout en préparant l’avenir.

A partir du modèle présenté dans le document, la présidente de l’Université Paris-Sud, Sylvie Retailleau, a proposé que son établissement, compte-tenu de sa taille, de son poids scientifique et son ambition transformatrice, assume naturellement le rôle de chef de file sur le territoire. Les écoles sont invitées à se positionner soit comme école autonome intégrée soit comme école associée, ce dernier statut permettant à l'ensemble des autres établissements de la COMUE de participer à leur rythme à la transformation visée. Sylvie Retailleau a exprimé sa volonté de proposer aux instances et aux communautés de son université que celle-ci amorce une véritable transformation institutionnelle en adoptant le modèle proposé d’université cible et, en cohérence, choisisse le nom d’Université Paris-Saclay.
Cette proposition a reçu en séance un vif soutien des représentants du CNRS, du CEA et de l’INRA, leurs représentants, Alain Fuchs, Vincent Berger et Philippe Mauguin, proposant d’explorer rapidement un mode de partenariat renforcé et inédit avec l’Université Paris-Saclay cible. Le déroulement de la séance n’a pas permis aux autres organismes de réagir, mais l’INSERM, l’INRIA, l’ONERA et l’IHES s’étaient précédemment exprimés en faveur du document sur l’université cible.

Explorer rapidement un mode de partenariat renforcé et inédit avec l’Université Paris-Saclay cible.

Si les écoles d’ingénieur et HEC ne sont pas encore prêtes à intégrer dès aujourd’hui l’université cible, l’organisation proposée leur permettra de continuer à participer à la dynamique de construction de l'Université Paris-Saclay, sans remettre en cause les engagements déjà pris, et de réfléchir à leur rythme.

Le président de l’ENS Paris-Saclay, Pierre-Paul Zalio, s’est exprimé une nouvelle fois en faveur du modèle proposé d’université intégrée, mais il a indiqué que son école n’intégrerait pas seule l’université et travaillerait, en tout état de cause, à définir une association renforcée. Les mois qui viennent permettront de prolonger les discussions et d’étudier quelles écoles pourraient, in fine, s’inscrire dans une dynamique d’intégration.

Cette proposition de transformation est une piste ouverte, ambitieuse, crédible et qui respecte les acquis construits en commun. En attendant, le travail en cours organisé dans le cadre de la COMUE doit se poursuivre car c’est sur ce large périmètre que le projet de l’Université Paris-Saclay cible doit s’envisager pour amplifier une dynamique soutenue par l’IDEX, au bénéfice de tous.

Gilles Bloch, Président de l'Université Paris-Saclay

[i] La loi de 2013 sur l’enseignement supérieur et la recherche propose trois modalités de regroupement des établissements : la COMUE, la fusion pure et simple, ou l’association des établissements autour d’un établissement chef de file. Chaque territoire, chaque ensemble, décide de la meilleure solution, celle qui convient à ses membres.