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Manon Blanc reçoit le prix Jeunes talents France 2025 L’Oréal-Unesco

Manon Blanc © Fondation L'Oréal
Manon Blanc © Fondation L'Oréal
Manon Blanc, alumni du département d'enseignement et de recherche en Informatique à l'ENS Paris-Saclay, a obtenu en 2025 le prix Jeunes talents France 2025 L’Oréal-Unesco pour sa thèse sur la complexité dans le domaine de l’informatique analogique.
Je suis contente d’avoir reçu ce prix. En sciences fondamentales en particulier, comme il y a assez peu d’applications, il faut toujours une couche supplémentaire pour expliquer aux gens ce que l’on fait. Je suis heureuse d’avoir été suffisamment pédagogue sur mon projet de recherche pour convaincre le jury.

Portrait

Après un bac au lycée d’Angoulême en 2015, Manon Blanc a intégré une prépa MPSI/MP au lycée Montaigne de Bordeaux. Elle a intégré l’ENS Paris Saclay sur dossier, au département d'enseignement et de recherche (DER) en informatique. Elle a fait ensuite son doctorat au Laboratoire d’informatique de l’École polytechnique (LIX - CNRS/Institut Polytechnique de Paris) en co-encadrement avec le Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique (LISN - CNRS/Université Paris-Saclay).

Elle a soutenu sa thèse et est actuellement en postdoctorat à l’université IT de Copenhague (Danemark). Elle travaille sur la complexité des nombres réels : comment plusieurs parties peuvent se transmettre un maximum d’informations en un minimum d’échanges ? 

Dans sa thèse, Systèmes à temps discret et à temps continu : relier la complexité à la robustesse, la longueur, la précision, elle traite des différences d’efficacité entre les systèmes numériques et analogiques. « En informatique, on sait bien définir la complexité quand on manipule des bits, explique Manon Blanc. Je me suis intéressée aux systèmes analogiques, où l'on fait des calculs avec des nombres réels, disposant d’une infinité de chiffres après la virgule, afin de savoir comment définir la notion de coût de calcul. »

La jeune chercheuse utilise des ordinateurs analogiques, tout en étudiant des abstractions de modèles analogiques naturels. Elle s’intéresse à tout ce qui est décrit par des équations différentielles, comme les systèmes de ressort ou les systèmes de transformation intra-cellulaire. Ces questions trouvent justement des applications en physique et en biologie, où l’on cherche à définir l’efficacité des calculs, c’est-à-dire savoir ce qu’ils coûtent en temps, en puissance et en mémoire.
La question fondamentale est de savoir ce qu’est un ordinateur, dont la définition très générale est une machine qui effectue des calculs.

Ces travaux touchent également au calcul embarqué, où la question de la complexité est essentielle. « Prenons l’exemple d’une voiture autonome, détaille Manon Blanc. Elle contient un petit ordinateur embarqué qui effectue des calculs en temps réel tout en regardant la vitesse, les voitures autour, la météo, etc. Selon les données qu’il va recevoir, des décisions doivent être prises et des calculs faits rapidement, malgré une quantité limitée de mémoire disponible. Il faut s’assurer que les nombres manipulés ne soient pas trop gros, c’est d’ailleurs ce qui a provoqué l’explosion de la fusée Ariane 5. »
Un résultat de ma thèse que je trouve très important est la notion d'espace polynomial dans un modèle de calcul analogique, qui est lié à une façon de résoudre certains types d’équations différentielles. »