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Prix de thèse, Fanny Lehmann

Fanny Lehmann
Fanny Lehmann
Prix de thèse de la conférence Innovations Technologiques dans l'Ingénierie Civile Nucléaire (TINCE) pour Fanny Lehmann, sur un meta-modèle pour l’ingénierie sismique. Une recherche entre modélisation mathématique et applications environnementales
Je suis honorée d’avoir reçu ce prix car cela montre un véritable intérêt de la communauté du génie civil pour des méthodes prédictives qui restent encore assez fondamentales avec peu d’applications opérationnelles.

La conférence Tince (Technological Innovations in Nuclear Civil Engineering) pour sa 5eme édition s'est tenue du 23 au 25 octobre dernier à l'ENS Paris-Saclay. L'organisation en milieu universitaire correspond à la double volonté : celle d’afficher la recherche qui en est issue comme vecteur d’innovation ; celle d’accentuer la présence d’universitaires et de doctorantes et doctorants pour y présenter leurs travaux,  stimulant ainsi les échanges avec le monde de l’industrie du nucléaire (l’organisation d’un « PhD award » depuis la 3eme édition fait partie de cette volonté).

Interview

Quel est votre axe de recherche ? la thématique de votre thèse ?

Le domaine d’application de mon doctorat est la sismologie mais les questions que j’aborde se retrouvent dans de nombreux domaines de la modélisation et de la simulation numérique. Le but de ma thèse est de construire un méta-modèle de la propagation des ondes sismiques, c’est-à-dire un modèle qui prédit le mouvement du sol causé par un séisme en fonction de divers paramètres (caractéristiques du séisme, composition géologique du sous-sol dans la région étudiée…). Pour cela, je m’appuie sur des codes de simulation numérique dits « de haute fidélité » et des méthodes d’intelligence artificielle. L’enjeu du méta-modèle est de conserver la précision des simulations numériques mais d’obtenir des prédictions beaucoup plus rapides grâce à l’intelligence artificielle. Les applications du méta-modèle sont nombreuses mais une des principales pistes que j’explore est de mieux comprendre comment les variations géologiques impactent le mouvement du sol lors d’un séisme.

Quel est votre parcours ?

Après deux ans de classe préparatoire au lycée Champollion à Grenoble, j’ai intégré le département de mathématiques de l’ENS Paris-Saclay en 2017. J’ai suivi le parcours recherche avec des stages dans diverses thématiques autour de la modélisation pour les sciences environnementales, dans leur compréhension la plus large : modélisation des batteries électriques au CEA Grenoble, lien entre température et mortalité à l’INSERM. Lors de mon année de recherche pré-doctorale, j’ai travaillé sur l’influence du changement climatique sur le cycle de l’eau à l’université de Bristol. Cette année m’a confortée dans ma volonté de poursuivre mes études dans la recherche, à la frontière entre modélisation mathématique et applications environnementales.
 
Cependant, je n’étais pas certaine de vouloir faire de la recherche académique. J’ai donc choisi une thèse en collaboration entre le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Énergies Alternatives) et le laboratoire de mécanique Paris-Saclay (LMPS, laboratoire commun à Centrale Supélec et l’ENS Paris-Saclay). Je suis ravie de bénéficier d’un environnement académique au LMPS et plutôt opérationnel au CEA, qui m’apportent des éclairages variés et complémentaires sur mes travaux de recherche.

Quelles sont vos perspectives professionnelles pour l’avenir ?

J’adore les recherches que je mène pendant ma thèse donc je voudrais continuer dans la recherche académique. Pour le moment, je cherche un post-doctorat à l’étranger pour découvrir un contexte différent de la France et élargir mes thématiques de recherche. Je pense retourner vers l’hydrologie en apportant les outils d’intelligence artificielle développés pendant ma thèse. Mais comme je suis toujours très curieuse, j’aurai peut-être un coup de cœur pour une proposition de sujet complètement différente !

Que vous a apporté ce prix ?

Lors de la conférence TINCE, j’ai présenté une application de mon méta-modèle pour l’ingénierie sismique. En effet, comme les prédictions sont très rapides, le méta-modèle permet d’explorer beaucoup plus de configurations qu’on ne peut le faire avec les simulations numériques traditionnelles.

Je suis honorée d’avoir reçu ce prix car cela montre un véritable intérêt de la communauté du génie civil pour des méthodes prédictives qui restent encore assez fondamentales avec peu d’applications opérationnelles. Donc j’étais ravie d’avoir réussi à communiquer ma recherche à une large audience avec des enjeux bien différents des questions techniques que je me pose au quotidien.

Ce prix est aussi un avantage pour candidater à des bourses ou des post-doctorats donc je remercie une nouvelle fois le jury.