Recherche sur l'énergie marine
Quel est votre parcours ?
Après mon bac je suis parti en classes préparatoires puis j'ai réussi à intégrer l'École polytechnique. Les cours restent assez généraux mais je me suis spécialisé en Energie du XXIème siècle, avec une année d'application aux Mines de Paris toujours dans le thème de l'énergie, en rejoignant leur cursus ingénieur classique. L'enseignement tourne autour des grands enjeux de l'énergie de notre siècle, et les débouchés sont en général sur des postes d'ingénieurs chez EDF, Engie, RTE, Enedis, d'autres grands groupes du secteur de l'énergie ou leurs filiales. Ceci dit à la fin de mon stage de dernière année que j'ai effectué chez Tractebel, une filiale d'Engie, j'ai décidé de rester dans les sciences et le monde académique en commençant une thèse avec Frédéric Dias.
Pouvez-nous nous donner le thème de votre thèse ?
J'ai effectué ma thèse avec Frédéric DIAS à University College Dublin (UCD), à Dublin, j'étais co-supervisé par Tomasz DABROWSKI du Marine Institute à Galway, et financé par ce même institut.
Le Marine Institute est une agence gouvernementale dont le but est de participer à la recherche et le développement technologique en océanographie, ainsi que d'informer et conseiller le gouvernement irlandais autour de l’utilisation des ressources et de l'espace maritime.
Ma thèse s'intitule "Coupled wave-ocean models", avec le sous-titre "An application for Galway Bay". Le but de la thèse est de développer un modèle couplé vague-courant pour la Baie de Galway, et d'étudier l'impact du couplage sur les prédictions en vague et en courants marins. Les vagues vont en effet avoir une influence sur les courants marins, via plusieurs mécanismes comme le déferlement ou la dérive de Stokes, et les courants aussi impactent les vagues en modulant la pente des vagues par exemple. Lors de la thèse j'ai identifié et quantifié ces impacts pour la Baie de Galway, et j'ai pu remarquer que les vagues augmentent la circulation générée par le vent à l'intérieur de la baie. Cela reste tout de même à vérifier par des mesures sur place, ce qui j"espère motivera une future thèse ou un futur projet !
Qu'est-ce qui vous a conduit à cette thèse ?
Au cours de mes études j'ai eu l'opportunité de réaliser un stage de recherche au sein de France Energies Marines, l'équivalent du Marine Institute mais en France.
Cela m'a donné envie de rester dans le domaine académique et dans le domaine de la recherche. Même après mon année de spécialisation aux Mines de Paris, école axée principalement sur la formation d'ingénieurs pour l'industrie, j'ai gardé l'envie de me lancer dans la recherche et de tenter l'aventure avec une thèse. Mon attrait pour la mer et les mathématiques se rejoignent assez bien dans un profil de théoricien/modélisateur en océanographie, c'est ce qui m'a plu dans le sujet de thèse proposé par Frédéric DIAS et Tomasz DABROWSKI.
Comment avez-vous rencontré Frédéric DIAS et Arnaud DISANT ?
Un de mes professeurs à l'École polytechnique m'a recommandé Frédéric DIAS.
C'est à Dublin que je l'ai rencontré réellement pour la première fois, je me souviens que je n'étais pas sûr si on devait parler anglais ou français, et pendant les 4 ans de thèse on a souvent parlé les deux !
J'ai rencontré Arnaud plus tard, lorsqu'il y a commencé à être impliqué dans le projet et à venir en Irlande pour construire la station d'observation sur l'île d'Inishmaan. Il a très vite fait sensation dans le Wave Groupe de Frédéric avec ses anecdotes de marin et toutes les péripéties dans la construction de la station. Malheureusement la Covid est arrivée et je rédigeais ma thèse à ce moment là, donc je n'ai pas pu participé à la construction de la station, je le regrette un peu maintenant.
Que faites-vous aujourd'hui ?
Je suis actuellement en post-doc à l'Université de Caen, je travaille toujours sur l'interaction entre les vagues et le courant mais cette fois d'un point de vue plus théorique en analysant des mesures de vitesses et d'états de mer recueillies par un ADCP, un instrument qui permet de faire de telles mesures sur une colonne d'eau via l'effet Doppler.
Pour avoir fait ma thèse en Irlande et être passé par le cursus ingénieur, et non la fac, le monde universitaire en France est encore un peu nouveau pour moi, mais pour le moment je reste emballé par le monde académique et motivé pour devenir maître de conférence.