Baptiste Canard--Hourçourigaray (anglais)
Portrait
Baptiste Canard--Hourçourigaray est normalien du département d’anglais.
Après un baccalauréat littéraire au lycée François Mauriac à Bordeaux, j’ai intégré une classe préparatoire A/L au lycée Camille Jullian à Bordeaux. J’ai finalement intégré l’ENS Paris-Saclay sur concours à l’issue de mon année de khûbe. «Il n’est pas rare de réussir le concours d’entrée au bout de trois ans plutôt que deux. Il ne faut donc pas hésiter à khûber pour retenter sa chance. Mon parcours scolaire est plutôt conventionnel, au vu du cursus des autres normalien.nes du département d’anglais.»
Il a choisi l’ENS Paris-Saclay car le barème d’entrée est favorable aux élèves qui excellent en anglais. « La structure du département a aussi motivé mon choix. Son caractère “resserré” (sans doute le versant positif de l’aspect quelque peu exclusif et, il faut le reconnaître, excluant, du concours d’admission) permet un accompagnement au sein de petites promotions, loin de l’anonymat généralisé qui me semble perceptible dans le système universitaire traditionnel. Par ailleurs, je devais aussi avoir en tête la perspective du séjour d’étude à l’étranger, une aubaine pour tout étudiant en langues étrangères : aux partenariats conclus par l’ENS Paris-Saclay s’ajoutent ceux conclus par l’Université Paris Cité et auxquels les normalien.nes du département ont accès. L’association avec l’UPC se traduit aussi par l’accès, lors de la première année, à des enseignements et des approches qui ne sont pas proposés au sein du département d’anglais.»
«Après trois années intenses passées, la tête dans le guidon, en classe préparatoire, je n'avais pas une idée précise de ce que je voulais faire. Je savais cependant que si je venais à poursuivre un cursus universitaire, je voudrais me consacrer à l’étude des littératures anglophones. Ce choix est largement soutenu par le département d’anglais : si l’anglais de spécialité y garde une place centrale, le département nous laisse suffisamment de marge de manœuvre pour se dévouer à un autre domaine des études anglophones.»
Baptiste Canard--Hourçourigaray a obtenu l'agrégation en 2024. «Cela me paraissait être la suite logique de mon parcours universitaire. Il faut savoir qu’une partie des enseignements proposés dès la première année (linguistique, phonologie…) se font dans l’optique d’une inscription ultérieure à l’agrégation. Mais en dehors d’une simple rentabilisation des savoirs acquis, l’agrégation constitue un passeport pour faire de la recherche : l’admission est en quelque sorte la preuve de nos compétences linguistiques, rhétoriques et réflexives. Si d’autres parcours en troisième année sont possibles, l’agrégation semblait également constituer une expérience intellectuellement stimulante, proche de ce que j’avais déjà connu en classe préparatoire. À ce titre, la préparation à l’ENS Paris-Saclay a répondu à mes attentes : les intervenants sont choisis en fonction des programmes et il n’est pas rare d’avoir comme professeur un.e spécialiste du sujet qui a directement contribué.e à l’élaboration du programme.»
L’expérience du Master 1 a confirmé son intérêt pour la recherche. Après son Master 2, il souhaite poursuivre par un doctorat en littératures anglophones.
Pouvez-vous nous dire ce que l’École vous apporte ?
«L’école étant relativement éloignée de la grande ville (une situation qui devrait perdurer jusqu’à l’ouverture du Grand Paris Express), le cadre est propice à l’étude, en particulier pendant la préparation à l’agrégation : on est plus difficilement distrait par les lumières et distractions de la capitale.
Par ailleurs, la multitude de choix circonscrite par le diplôme de l’ENS permet de développer au fil des années un parcours très personnalisé : un cursus donné au sein du département sera sensiblement différent d’un autre, même si certaines étapes demeurent incontournables. Les passerelles potentielles avec les autres départements de l’ENS Paris-Saclay personnalisent encore davantage chaque parcours individuel. A cette flexibilité s’ajoute la diversité des enseignements proposés pendant les trois années passées au sein du département, qui aura, je pense, aidé plusieurs étudiants à davantage cerner ce qui les intéressait vraiment dans le vaste champ des études anglophones.
Enfin, l’entrée à l’École signifie également l’entrée dans une communauté d’enseignants-chercheurs motivés; très pragmatiquement, cela se traduit par l’accès à un carnet d’adresse inespéré pour quiconque souhaite intégrer le monde universitaire français, qui demeure largement insulaire.»
Que souhaitez-vous dire aux étudiants qui hésitent à venir à l'ENS Paris-Saclay ?
«Je pense que certains étudiants pourraient être quelque peu démotivés par l’importance donnée à l’anglais de spécialité au sein du département. Si cet aspect est souvent souligné lors de la présentation du département, il est en réalité tout à fait possible de se consacrer à autre chose. Le domaine reste de surcroît suffisamment large pour recouvrir tout un panel d’approches et de thématiques, en témoigne la formidable diversité de sujets de recherches abordés par mes collègues de promotion spécialisés en anglais de spécialité. Que ceux qui voudraient tenter le second concours se rassurent : il leur sera très certainement possible de trouver un angle qui les motivera assez pour y consacrer plusieurs mois.
Enfin, la structure de l’ENS Paris-Saclay est sensiblement différente de ce que les étudiants ont pu connaître en classe préparatoire et de ce qu’ils pourraient connaître dans un parcours universitaire plus classique. Il y a sans doute plus d’opportunités et de chances qu’on ne pense dans un parcours comme celui-là, qui s’éloigne des sentiers battus des études littéraires et des humanités.»