Elisa Rossi du département d'enseignement et de recherche langues

Elisa Rossi (langues)

Normalienne au département Langues, admise sur dossier en première année puis réussit le concours 2ème année (2A) à la fin de sa première année.

Elisa Rossi est entrée à l'ENS Paris-Saclay en septembre 2023 sur dossier au département d'enseignement et de recherche (DER) de langues. Après sa une licence 3 d'anglais de spécialité, elle part pour sa deuxième année de diplôme (2024/2025) étudier à l'université de Chicago.

Je m’adresse ici particulièrement à ces étudiant·es au parcours un peu atypique qui pensent ne pas avoir leur place dans une école comme l’ENS Paris-Saclay : ne vous autocensurez pas, tentez votre chance ! J’ai longuement hésité à mon tour car je ne pensais pas avoir le niveau, je ne pensais pas que "quelqu’un comme moi" pouvait intégrer une grande école, et j’étais persuadée que l’ENS Paris-Saclay n’allait pas être ouverte à mon profil quelque peu atypique. Et pourtant aujourd’hui, un an après l’envoi de mon dossier, je suis épanouie dans cette formation qui me paraissait inatteignable !

Quel est votre parcours à l’ENS Paris-Saclay ?

Je viens de finir ma première année au sein du DER Langues, où j’ai suivi une Licence 3 langues, littératures et cultures étrangères (L3 LLCER), anglais de spécialité.

Je n’ai jamais présenté le concours 1A, puisque je viens d’un parcours totalement universitaire. Au moment de postuler à des formations dans le supérieur j’ai hésité avec le cursus en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), pas tellement avec l’idée d’intégrer une grande école, mais surtout pour le côté pluridisciplinaire.
Cependant, étant italienne, le format d’enseignement en classe préparatoire me paraissait assez éloigné de ma conception de l’enseignement supérieur - les CPGE étant une spécificité du système universitaire français, ce qui fait que ce choix ne me paraissait pas indiqué pour ma personnalité et mes inclinations.
J’ai toujours eu en fait envie d’accompagner mes études d’expériences variées, ce qui ne me semblait pas compatible avec la formation intensive liée à la préparation des concours en CPGE. J’ai finalement opté pour une licence LLCER Anglais à Sorbonne Université, et je n’ai aucun regret : cette formation m’a permis de travailler à côté de mes études afin de pouvoir les financer et d’effectuer une période de mobilité à l’étranger, à la Chinese University of Hong Kong. J’ai pu bénéficier d’une formation incroyablement riche et rencontrer des enseignant.es formidables, qui m’ont encouragée et soutenue à tout moment de mon parcours (et qui continuent de le faire, même si je ne suis plus étudiante à la Sorbonne !). Ce soutien m’a menée jusqu’à l’ENS Paris-Saclay, que j’ai pu intégrer par le biais des admissions sur dossier en 2023.

De plus, pendant ma première année j’ai décidé de tenter ma chance avec le concours 2A (possibilité qui est ouverte à la fois aux normalien.nes recruté.es sur dossier en 1A et à tout.e étudiant.e externe à l’ENS Paris-Saclay ayant un diplôme de licence), et j’ai été reçue.

Je tiens à souligner que je ne me suis jamais retrouvée en difficulté en raison de mon parcours universitaire ni de mes origines étrangères, et que ces deux spécificités de mon parcours ont même été un atout lors de cette première année à l’ENS. En effet, mon bilinguisme italien-français fait que j’ai acquis naturellement quelques petits réflexes dans certaines matières telles que la traduction et la phonétique, et j’ai pu me servir de mon expérience universitaire à plusieurs reprises (notamment lors des cours de linguistique, branche de l’anglistique qui est absente du programme des CPGE mais qui est largement enseignée à l’université. L’université et les CPGE offrent tout simplement des parcours différents, et choisir un parcours universitaire n’est certainement pas une entrave à la réussite.

À la rentrée 2024/2025, j’entamerai ma deuxième année, que j’effectuerai en mobilité à la University of Chicago : ce sera pour moi l’occasion de vivre une première expérience aux États-Unis, après tant de temps passé à en étudier la langue et la culture !

Le reste de mon parcours à l’ENS Paris-Saclay est encore à écrire, mais j’envisage de passer l’agrégation d’anglais en troisième année (3A) et de terminer ma scolarité par le Master 2 (M2) "Domaines Anglophones" proposé par mon département.

Souhaitiez-vous dès le début de vos études faire de la recherche ?

J’ai eu très tôt envie de faire de la recherche, et dans le cadre de ma formation à la Sorbonne j’ai eu l’opportunité d’effectuer plusieurs petits travaux de recherche. D’ailleurs, l’un de ces travaux est devenu le point de départ pour mon projet de mémoire de Master 1 (M1).

De plus, dans le cadre de ma mobilité à Hong Kong, j’ai eu l’opportunité d’écrire un mini-mémoire. Ce travail (bien évidemment imparfait !) en civilisation britannique/analyse du discours a été pour moi l’occasion de me mesurer pour la première fois à une étude aussi approfondie d’un sujet, et cette expérience m’a permis de découvrir certaines difficultés et obstacles auxquels on est confronté en tant que chercheur ou chercheuse.

Qu’envisagez-vous de faire plus tard ?

J’ai toujours voulu devenir enseignante, et ce depuis le collège ! Depuis mon entrée dans le supérieur j’ai profité de plusieurs opportunités (des fois sous la forme d’activité professionnelle rémunérée et d’autres en tant que bénévole) pour gagner de l’expérience dans le domaine, et ce auprès de publics très différents. Toutes ces expériences m’ont confortée dans mon choix, ce qui fait que j’envisage de présenter l’agrégation d’anglais en 3A, à mon retour de l’étranger. Cependant, je ne compte pas abandonner ma passion pour la recherche : je souhaite en fait accompagner mon activité d’enseignante d’une activité dans la recherche car, comme j’ai pu découvrir pendant cette première année à travers les cours d’anglais de spécialité et le dialogue avec mes enseignant.e.s, ces deux pratiques sont tout à fait complémentaires et peuvent s’enrichir mutuellement.

Pour cette raison, à la fin de mon parcours à l’ENS Paris-Saclay, j’envisage une poursuite en thèse. Sur le long terme, j’espère pouvoir devenir enseignante chercheuse en anglais de spécialité, l’une des disciplines de prédilection du département des Langues.

Comment qualifieriez-vous votre formation à l’ENS Paris-Saclay ?

Depuis la première semaine à l’École on entend le mantra de la "formation à la recherche par la recherche" – et c’est tout à fait vrai ! Dès la première année on bénéficie d’une initiation à la recherche, et ce par plusieurs biais (par exemple, au DER Langues on a un cours semestriel de Méthodologie de la Recherche, on bénéficie d’un accompagnement à la formulation de notre sujet de recherche pour le Master dès la rentrée en L3, et on travaille tout au long de l’année à plusieurs petits travaux de recherche en groupe).
Il s’agit d’une formation incroyablement enrichissante pour toute personne intéressée par la recherche.

Au sujet de mon département plus en particulier, depuis la rentrée j’ai pu faire la découverte de l’anglais de spécialité. Cette discipline se situe au cœur de la formation d’angliciste à l’ENS Paris-Saclay, et en constitue la particularité : en effet, le DER Langues de l’École propose la seule formation complète en anglais de spécialité en France. Celle de l’anglais de spécialité a été pour moi une très belle découverte, car il s’agit d’une discipline qui fait converger des éléments linguistiques, civilisationnels et l’enseignement de l’anglais – en gros, tout ce qui me passionne dans les études anglophones ! C’est possible car en anglais de spécialité on analyse les éléments linguistiques des discours spécialisés anglophones (par exemple, l’utilisation de latinismes dans les textes juridiques ou la terminologie spécialisée dans les textes médicaux) avec en tête la finalité de l’enseignement de ces variétés spécialisées de l’anglais (comme l’anglais juridique ou l’anglais médical).

Un dernier élément que je trouve particulièrement enrichissant réside dans la grande ouverture pluridisciplinaire. En effet, que ce soit à travers le suivi d’une UE transversale, une année Interface (où on suit une formation dans une discipline autre que celle dans laquelle on se spécialise) ou les parcours de recherche thématique (par exemple en intelligence artificielle ou transitions écologiques), on a la possibilité d’enrichir notre formation grâce à l’apport d’autres disciplines.

Quel conseil pourriez-vous donner aux étudiant·es qui hésitent à venir à l’ENS Paris-Saclay ?

Je m’adresse ici particulièrement à ces étudiant·es au parcours un peu atypique qui pensent ne pas avoir leur place dans une école comme l’ENS Paris-Saclay : ne vous autocensurez pas, tentez votre chance ! J’ai longuement hésité à mon tour car je ne pensais pas avoir le niveau, je ne pensais pas que "quelqu’un comme moi" pouvait intégrer une grande école, et j’étais persuadée que l’ENS Paris-Saclay n’allait pas être ouverte à mon profil quelque peu atypique. Et pourtant aujourd’hui, un an après l’envoi de mon dossier, je suis épanouie dans cette formation qui me paraissait inatteignable !
Apprenez à envisager les particularités de votre dossier (que ce soit des origines étrangères, une réorientation, des jobs étudiant, etc) comme des richesses, des expériences qui vous ont permis de grandir et d’apprendre quelque chose que vous saurez mobiliser dans le cadre de vos études, à l’ENS Paris-Saclay ou ailleurs.

Le mot de la fin que vous souhaitez rajouter ?

Je souhaite remercier de tout mon cœur mes enseignant·es, actuel·les et passé.e.s, qui ont cru en moi et qui rendent chaque jour mes études aussi riches et passionnantes. C’est grâce à vous qu’aujourd’hui je suis ici, et que mon parcours continue de s’enrichir.