De la prison-couvent à la prison laïcisée

Elle sera animée par Anna Le Pennec, Docteure en histoire, (Laboratoire Temps, Espaces, Sociétés, Cultures, Université Toulouse 2 Jean Jaurès), avec pour sujet "De la prison-couvent à la prison laïcisée : évolution des expériences de violences et d’insubordinations dans les centrales de femmes du sud de la France, XIXème-début XXème siècles".
Elle sera animée par Anna Le Pennec, Docteure en histoire, (Laboratoire Temps, Espaces, Sociétés, Cultures, Université Toulouse 2 Jean Jaurès), avec pour sujet "De la prison-couvent à la prison laïcisée : évolution des expériences de violences et d’insubordinations dans les centrales de femmes du sud de la France, XIXème-début XXème siècles". Bâtiment Laplace, Salle Pollack ENS-PARIS-SACLAY webmaster@ens-paris-saclay.fr Europe/Paris public
La particularité de l’histoire des centrales de femmes réside dans les divers changements du personnel chargé de leur surveillance. De la naissance de la prison pénale au tournant du XIXe siècle jusqu’au début du siècle suivant, il se compose successivement de gardiens laïcs, de religieuses puis de surveillantes laïques.
La présence des sœurs pendant sept décennies marque en profondeur la construction de la microsociété carcérale de femmes, ses normes, ses cultures et ses sociabilités. Le poids de ces spécificités apparaît d’autant plus frappant au vu des bouleversements qu’introduit l’arrivée des laïques vers 1906. La vie carcérale, et du même coup la nature de la peine, s’en trouvent fortement ébranlées.
Religieuses et laïques ne manifestent pas les mêmes efforts de disciplinarisation et ne suscitent pas les mêmes oppositions de la part des détenues. Il s’agira de mettre en lumière les transformations de leurs réactions, au rythme des violences changeantes qu’elles subissent mais également des évolutions sociétales et des outils de résistance qu’elles acquièrent.
En partant le plus possible des témoignages de prisonnières, on étudiera les effets contrastés de ces résistances sur l’évolution des conditions d’enfermement et du vécu de l’incarcération. L’approche historique apporte ainsi un nouvel éclairage sur la compréhension de la prison de femmes actuelle, héritière dans une certaine mesure de la prison-couvent et de la prison laïcisée.