Guillaume LEFEVRE
Guillaume LEFEVRE

Guillaume LEFEVRE

Médaille de bronze CNRS 2023

Alumni en chimie, chargé de recherches (CRCN) au CNRS au sein du laboratoire i-CleHS

Guillaume LEFÈVRE, alumni du département de chimie, a reçu la médaille de bronze CNRS en 2023.
Aujourd'hui il est chargé de recherches (CRCN) au CNRS au sein du laboratoire i-CleHS (Institute of Chemistry for Life and Health Sciences, UMR8060) et "explore" la chimie des métaux non nobles. Focus sur son parcours et ses recherches...

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai intégré l’ENS Paris-Saclay – plutôt l’ENS de Cachan, en 2005. J’y ai suivi le Magistère de Physico-Chimie Moléculaire, conjointement avec l’Université Paris-Sud XI, et j’y ai préparé l’agrégation de chimie en 2007.
Après une thèse sur la catalyse avec des métaux de transition, je suis rentré au CNRS en 2014 au CEA de Saclay, dans le groupe de Thibault Cantat pour travailler sur la valorisation du CO2 et de ses dérivés monocarbonés, comme le méthanol.

Aujourd'hui, je suis chargé de recherches (CRCN) au CNRS au sein du laboratoire i-CleHS (Institute of Chemistry for Life and Health Sciences, UMR8060, dirigé par Carlo Adamo), où j’anime un groupe de recherche focalisé sur l’utilisation des métaux non nobles en catalyse organométallique, au sein de l’équipe CSB2D (Catalysis, Synthesis of Biomolecules and Sustainable Development, dirigée par Virginie Vidal).

Quels sont actuellement vos axes de recherche ?

Mes recherches sont focalisées sur le développement de nouveaux catalyseurs moléculaires à base de fer, impliquant principalement de bas degrés d’oxydation, et destinés à être utilisés dans des processus de création de liaisons carbone-carbone.

Une grande partie de ces travaux est aussi consacrée à la compréhension des mécanismes mis en jeu, ce qui est indispensable si l’on souhaite pouvoir développer des systèmes catalytiques plus efficaces.

C’est pourquoi, même si la finalité des projets que je développe est d’accéder à de nouvelles transformations dans le domaine de la chimie organique, une grande partie de nos activités consiste aussi à analyser les propriétés physico-chimiques de nos objets, que ce soit par des techniques spectroscopiques, analytiques, électrochimiques, … La compréhension de la réactivité des composés organométalliques que l’on manipule passe souvent par un arsenal de caractérisations préalables.

Quel est votre engagement dans l'ERC dédié au développement de nouvelles plateformes organométalliques ?

Travailler sur ce projet européen représente environ les trois quarts de mon temps de recherche au laboratoire. C’est une formidable opportunité pour développer ces sujets de recherche essentiellement fondamentale, de manière indépendante et en pouvant se permettre d’explorer toutes les pistes qui s’offrent à nous.

Quel est également votre rôle au sein du laboratoire commun Pherochem, consacré à la synthèse de phéromones d’insectes pour remplacer les pesticides.

Il s’agit d’un projet porté par le CNRS et la société M2i LifeSciences, qui avait été initié en 2015 par Gérard Cahiez, alors directeur de recherches à Chimie ParisTech.
Je suis actuellement coordonnateur de ce projet, et directeur de thèse des doctorants sous contrat CIFRE impliqués. Concrètement, nous appliquons le savoir-faire développé au sein du laboratoire en termes de catalyse au fer pour développer de nouvelles synthèses totales d’actifs phéromonaux dans des conditions plus vertes et à moindre coût.
C’est un projet extrêmement motivant car il permet de faire la jonction entre des recherches fondamentales, d’ordre plus académique, que nous menons au laboratoire, et leurs applications concrètes, pratiques, permettant de mettre des produits à haute valeur ajoutée sur le marché, que nous avons justement pu fabriquer suite à toutes ces études effectuées en amont.

Que représente pour vous la médaille de bronze du CNRS ?

C'est bien sûr une très grande joie ! La démarche que je suis dans mes recherches est de tenter de conjuguer au maximum la chimie de coordination des objets sur lesquels je travaille avec les transformations organiques pouvant impliquer ces derniers ; je suis très heureux que le CNRS reconnaisse cette approche par l’attribution de cette récompense. Je suis aussi évidemment très reconnaissant à l’ensemble des collègues, collaborateurs, et surtout des étudiants, avec qui j’ai travaillé sur ces projets au cours des dernières années. C’est un travail d’équipe, c’est pour moi important de le rappeler.

Quels sont vos projets ?

Continuer à explorer la chimie des métaux non nobles… dès que l’on pense approcher d’une solution à un problème ou d’une réponse, on soulève également trois fois plus de questions. C’est un sujet qui me paraît inépuisable !