Jean-Michel Morel - Docteur Honoris Causa de l'UDELAR (Uruguay) et médaille de l’Innovation du CNRS 2015
Enseignant-chercheur

Jean-Michel Morel

Docteur Honoris Causa de l'UDELAR - Médaille de l’Innovation du CNRS

Enseignant-chercheur du Centre Borelli

Jean-Michel Morel est professeur à l'ENS Paris-Saclay et chercheur au Centre Borelli.

Ses travaux en axiomatique comme ses algorithmes ont contribué à la formalisation mathématique du domaine du traitement d'images et donné lieu à des développements tant théoriques qu'industriels majeurs. Il a notamment construit une théorie statistique originale d'évaluation et d'interprétation des images inspirée de l'école de psychophysique de la perception (Gestalt) assurant le passage d'une approche qualitative à une approche quantitative.

Image Processing On Line (IPOL)

Membre du Centre Borellis de l'ENS Paris-Saclay, Jean-Michel Morel est spécialiste de l'analyse et du traitement d'images et a contribué à la création d'une revue en accès ouvert  IPOL : Image Processing On Line. Loin de se borner à un simple fichier PDF -respectant par ailleurs scrupuleusement le principe de révision par les Pairs- les articles IPOL sont associés à un démonstrateur en ligne qui permet aux visiteurs du site de tester et de réutiliser les codes décrits sur leurs propres jeux de données.

Au fil des années, Jean-Michel Morel a instauré un partenariat durable avec les pôles d'excellence de plusieurs pays d'Amérique du Sud, donnant naissance à plusieurs thèses en cotutelles, notamment avec l'Universidad de la República (Udelar).

Images digitales et abstraites

Ses recherches au Centre Borelli portent sur la fabrication et l'exploitation des images digitales produites par des caméras et des dispositifs plus spéciaux comme les satellites d'observation de la Terre.  

Il ajoute : « Plus spécifiquement, je travaille sur la reconstruction de la Terre en relief à partir de paires stéréo d'images satellitaires, sur la restauration des images et vidéos pour en enlever le bruit, le flou, et autres distorsions, et sur l'analyse automatique des images pour en extraire des informations en vue de leur exploitation scientifique ou industrielle. »

Et il précise : « Je consacre activement mes travaux de recherche à la synthèse d'images. Il s'agit de créer des images nouvelles à partir d'exemples, ce qui a de nombreuses applications industrielles pour créer de nouvelles textures imitant la nature.
Mais je désire étendre le champ d'investigation pour d'une part comprendre mieux la structure mathématique des images, encore très mal comprise, et explorer systématiquement les techniques de création d'images abstraites, avec en tête des applications à l'art abstrait et aux arts décoratifs. »

« La tendance est à explorer des méthodes qui utilisent non pas juste une image mais un ensemble immense d'images, une sorte de mémoire du monde, pour restaurer ou interpréter les nouvelles images. Il y a là un immense champ de recherches qui s'ouvre. »

Prix et distinctions

Spécialiste mondial du traitement d'images, prix Inria - Académie des Sciences 2013 et Médaille de l'Innovation du CNRS en 2015,

2018 : titre de Docteur Honoris Causa de l'UDELAR (Uruguay)

Le 23 février 2018, l'Université nationale uruguayenne (UDELAR), et notamment l'Instituto de Ingeniería Eléctrica de la Facultad de Ingeniería (Fing), a décerné le titre de Docteur Honoris Causa à Jean-Michel Morel pour l'ensemble de ses recherches en traitement d'images.
 

2015 : Médaille de l’Innovation du CNRS 2015

Jean-Michel Morel a reçu cette prestigieuse distinction, le 10 juin 2015, au siège du CNRS.La médaille de l'innovation du CNRS récompense des personnalités dont les recherches exceptionnelles conduisent à des innovations marquantes sur le plan technologique, thérapeutique et sociétal.
Il est récompensé pour avoir contribué à réorganiser la communication scientifique et industrielle sur le traitement d'images grâce à la fondation du journal IPOL (Image Processing on Line).
Ce journal a déjà publié 70 articles et une vingtaine de ce que nous appelons des "ateliers". Les ateliers, privés et publics, permettent de créer le même type d'interaction expérimentale avec des acteurs industriels.
Chaque article décrit une méthode innovante, puis permet aux lecteurs de l'essayer directement en ligne sur ses propres images. Il conserve dans une archive publique les expériences que les utilisateurs en ligne acceptent de laisser. Il y en a actuellement 140000.

Comme chaque article livre aussi le code informatique, les utilisateurs peuvent le télécharger et faire leurs expériences hors ligne. Donc ce chiffre n'est qu'un indicateur parmi d'autres de la diffusion des articles. IPOL est cité comme le premier journal au monde permettant de la recherche pleinement reproductible.

2015 : Prix Longuet-Higgins de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers

Le prix IEEE Longuet-Higgins est sans doute le prix le plus prestigieux en vision par ordinateur. 

Il est décerné chaque année par l'organisation internationale IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) à un article qui a durablement influencé la discipline et marqué sa décennie : « for fundamental contributions in computer vision that have withstood the test of time » [ pour des contributions fondamentales, en matière de vision par ordinateur, qui ont résisté à l’épreuve du temps].

2013 : grand prix INRIA - Académie des Sciences

 Jean-Michel Morel est récompensé par l'INRIA - Académie des Sciences, pour ses travaux de recherche.

La chaîne de traitement de cameraphone (photos des téléphones portables), réalisée en collaboration avec la société DxO, concerne l'amélioration d'images destinées tant aux amateurs qu'aux professionnels (qualité des photographies de nuit ou prises en intérieur, par exemple).

Les outils de traitement et d'analyse des images aériennes et satellitaires, développés pour le Centre d'Études Spatiales, permettent de gérer les images produites de manière massive par des satellites d'observation de la Terre, et en stéréo (vision relief par photos en vis-à-vis des satellites Pleïades).

D'autres applications voient le jour en imagerie médicale, en vidéo, en architecture avec notamment dans le cadre du projet Callisto, la stéréovision (extraction de reliefs à partir de deux images à très haute précision qui permet de construire un environnement 3D fixe, de pratiquer du reverse engineering - reconstitution d'une pièce industrielle à partir d'un exemple -, projet mené conjointement avec Imagine, laboratoire de l'École des Ponts ParisTech).