Expliquer l’agénésie en BD, un projet de 2 normaliennes biologistes

Elle nous racontent leur parcours et leur projet de BD.
Une BD scientifique pour tous
En France, chaque année, plus de 360 couples sont concernés par des malformations des membres inférieurs ou supérieurs de leur bébé, par une agénésie.
L’association ASSEDEA les soutient pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de malformations. Un réseau de familles adhérentes et solidaires relaye les actions de l’association tout au long de l’année.
Mme Pascale Rialland, directrice du DER de Biologie, a évoqué initialement la possibilité de réaliser un projet sur la thématique de l’association ASSEDEA, pour les personnes atteintes d’agénésie, qu’elle connaissait. Eva Bosset et Margot Del Valle Lézier ont réalisé une bande dessinnée à destination de tous les public y compris les plus jeunes.
« La BD n’a pas été réalisée dans le cadre de la validation d’une compétence du diplôme. Mme Pascale Rialland, directrice du DER de Biologie, a évoqué initialement la possibilité de réaliser un projet sur la thématique de l’association ASSEDEA, pour les personnes atteintes d’agénésie, qu’elle connaissait. Elle nous a donc mis en lien avec cette association.
Le projet de réaliser une BD a germé plus tard, nous voulions quelque chose de visuel, un peu animé, qui puisse convenir à des enfants. Pour réaliser cette bande dessinée, elles avons fait de nombreuses recherches. Nous avons également consulté l’abondante littérature scientifique fournie par l'association ASSEDEA qui apporte un soutien actif aux familles d'enfants nés avec une malformation de membres. Ces nombreuses recherches leurs a permis de concevoir cette bande dessinée, avec le souci de retranscrire leurs connaissances de manière scientifiquement rigoureuse mais aussi de les rendre accessibles à un public très large. »
Le parcours d'Eva et de Margot
Eva Bosset
Eva est entrée en classe préparatoire BCPST à Ginette (Sainte-Geneviève, Versailles). Après deux ans de prépa, j’ai intégré l’ENS Paris-Saclay, au DER de Biologie sur concours. Elle est actuellement en double diplôme entre l’ENS Paris-Saclay (DER de Biologie) et l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Elle a suivi une année spécifique "Interface double-diplôme" avec l’ENVA (cursus vétérinaire). « Le cursus vétérinaire dure 5 ans, j’ai fait ma première année en parallèle de mon M1 à l’ENS. Je suis donc depuis cette année en école vétérinaire. Dans le cadre de ce double-diplôme, mon M2R est fusionné avec ma thèse vétérinaire. Je pense terminer mes études par une thèse universitaire en biologie, sur un sujet concernant la santé humaine et animale. »
Elle est en 2025 en troisième année de diplôme.
Eva aimerait faire de la recherche, sur des thématiques en lien avec ses études médicales.
« Je pense poursuivre sur des projets sur des maladies émergentes, ou bien sur des maladies inflammatoires chroniques, touchant autant les humains que les animaux. Cependant, pouvoir conserver une composante clinique ou d’enseignement serait idéal !
L'école m’apporte beaucoup. D’abord, elle permet d’avoir pleins d’opportunités (de se former, d’apprendre, de participer à des projets, de carrière…). Ensuite, elle m’a ouvert beaucoup d’horizons, m’a permis d’élargir ma vision de la biologie en général, mais aussi du monde, partir seule à l’étranger, sortir de ma zone de confort, tout en me formant et en étant hyper encadrée. Et pour finir, l’école, le DER et les professeurs nourrissent au quotidien ma curiosité intellectuelle, je me sens vraiment à ma place. »
Margot Del Valle Lézier
Margot a suivi une classe préparatoire BCPST à Ginette (Sainte Geneviève, Versailles) pour deux ans. Ayant toujours eu un attrait pour la biologie, elle a intégré le DER de Biologie de l’ENS Paris-Saclay sur concours. Elle compte poursuivre avec un master 2 et une thèse en immunologie dans le but de travailler dans la recherche biomédicale. En parallèle, je m’engage pour la vulgarisation scientifique en biologie-santé au travers de la réalisation de bandes dessinées.
Elle a effectué une année d’engagement normalien (ASPEN). « Je cherchais à pouvoir effectuer un travail de création (BD ou vidéos animées) pour diffuser des savoirs fondamentaux, anecdotes étonnantes et informations utiles en santé au grand public. L’objectif est de rendre plus digeste, accessible et ludique des projets de recherches pointus et d’actualité ou encore des explications quant à l’apparition et l’évolution de maladies qui nous concernent pour beaucoup (acné, cancer, maladies inflammatoires, troubles neurodégénératifs…). L’ASPEN a été une opportunité pour réaliser ce projet. Dessinant depuis petite, j’ai monté un projet de bandes dessinées avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les bandes dessinées concernent des thématiques variées (cancer du poumon ou de la peau, les allergies, les maladies dentaires, l’autisme, la mémoire…) et ont été diffusées sur Instagram et leur site Internet. »
Elle est en 2025 en troisième année de diplôme.
Margot, pour l’instant, souhaite faire de la recherche appliquée en immunologie : le développement de thérapies contre le cancer ou les maladies inflammatoires chroniques en lien avec les microbiotes. « Je ne me ferme pas à la possibilité d’exercer également une activité de diffusion de savoirs en continuant d’explorer la bande dessinée comme outil, l’année d’ASPEN, en tant que première expérience professionnelle de vulgarisation, m’a confirmé mon appétence et mon désir de transmettre !
La première chose qui m’a frappée en arrivant à l'ENS Paris-Saclay est la qualité de l’enseignement, la rigueur demandée et le fait de nous faire creuser la tête, de nous réapprendre à réfléchir pour développer notre esprit critique. La seconde est la possibilité de réaliser des projets professionnels personnalisés concrets en étant accompagnés, conseillés par des professeurs voire encouragés. »
Leurs conseils pour entrer à l'ENS Paris-Saclay
Eva : « Il faut ne se fermer aucune porte, passer ses oraux en y allant à fond, et ne pas se dire qu’on ne sera jamais admis, peu importe sa prépa d’origine, ou même son niveau dans la classe pendant l’année, rien n’est joué d’avance. Ensuite, essayer d’avoir confiance en soi, je pense qu’une grande partie des concours se joue sur ça, sur le fait de se dire qu’on en est capable, qu’on mérite d’être là et pourquoi pas d’être admis ! Et finalement, au moment de l’admission, choisir son école en fonction du cœur, aller dans une école qui nous fait vibrer, des études qui nous parlent et dans lesquelles on sent qu’on va aimer se lever tous les matins. Je pense que choisir une école en fonction uniquement du classement ou du prestige de celle-ci serait une grosse erreur. »
Margot : « Je pense que si vous montrez votre motivation, que vous êtes sincères et que le jour J vous faites votre maximum, vous ne pourrez pas regretter. Vous aurez fait votre mieux advienne que pourra, la balle n’est plus dans votre camp. Même si l’impression de ne pas avoir été à la hauteur peut s’installer après coup, il faut la chasser car sur le moment vous avez fait ce que vous pouviez donc il ne faut pas s’en vouloir et par définition, vous n’auriez peut-être pas fait mieux le même jour dans les mêmes conditions. C’est irréversible, c’est passé, il faut avancer. Enfin, ne surtout pas partir défaitiste, mon expérience des concours m’a appris que tout peut arriver même si on appréhende le contraire, surtout pour les oraux. »
Crédit photos : Eva Bosset et Margot Del Valle Lézier