Frédérique Vidal visite les laboratoires de l’ENS Paris-Saclay

L’École normale supérieure Paris-Saclay a reçu la visite ce lundi 22 octobre de la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal.
Sa venue a été l’occasion de visiter trois laboratoires de l’École dont la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Paris-Saclay, la plateforme de fabrication additive du Laboratoire Universitaire de Recherche en production automatisée (LURPA) et l’Institut d’Alembert, IFR en sciences fondamentales.

La Ministre a rappelé les principes fondateurs de la recherche en France, son soutien à la recherche fondamentale et la nécessité de répondre aux grands défis sociétaux par la mobilisation des chercheurs et le partenariat entre établissements.

Chercheur en SHS : un des plus beaux métiers du monde

Cette première rencontre avec la Ministre a permis de nourrir des discussions dans le champ des sciences humaines et sociales. Près d'une dizaine d’enseignants-chercheurs ont présenté la diversité des disciplines de l’École et de la MSH Paris-Saclay à la fois en sciences sociales et économiques, économie-gestion, histoire et droit. La question de la nécessaire visibilité en économie a été abordée dans le cadre des nouvelles politiques de site. André Torre, chercheur à l’INRA et nouveau directeur de la MSH Paris-Saclay a présenté la vocation de cette maison des sciences de l’homme, créée en 2015, qui est de rassembler, fédérer les 1200 chercheurs en SHS de l’Université Paris-Saclay répartis au sein de 37 laboratoires et de les faire travailler ensemble.

Frédérique Vidal a souligné l’indispensable coopération administrative des établissements afin de réserver le meilleur accueil et accompagnement des étudiants dans ces champs disciplinaires. « Les étudiants ne doivent pas ressentir les difficultés de regroupement des établissements. La formation des étudiants à et par la recherche est un travail conjoint entre établissements et c’est tout l’objet des politiques de sites », a-t-elle confirmé.
 

La FAPS, plateforme révolutionnaire pour l’industrie

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La ministre a également visité la FAPS (Fabrication Additive Paris-Saclay), toute nouvelle plateforme de fabrication additive acquise par le LURPA - Laboratoire universitaire de recherche en production automatisée (ENS Paris-Saclay/Université ParisSud). Cette nouvelle technologie donne la possibilité de créer des formes complexes pour l’industrie à partir de procédés de fabrication par ajout de matière assistés par ordinateur.
Installée pour l’instant sur le campus de Cachan  avant le déménagement de l’École sur le campus urbain Paris-Saclay en 2019, la machine SLM (Selective Laser Melting), a été présentée par Christophe Tournier, directeur du LURPA et son équipe. Elle est un objet de recherche à part entière au service des chercheurs, mais également des étudiants dans le cadre de projets d'initiation à la recherche.

Les microalgues au service de la production d’énergie

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   Visite de l'Institut d’Alembert/Laboratoire SATIE. Présentation d'une méthode d'extraction des composés lipidiques riches en énergie, produits par des micro-algues en culture par Sakina Bensalem, doctorante à l'IDA.

L'Institut d'Alembert (IDA) a ouvert ses portes pour présenter à la Ministre ses activités de recherche fondamentales et appliquées. Entité fédérative pluridisciplinaire, l’IDA est spécialisé dans l'imagerie électrique et photonique du vivant, utilisant les nanotechnologies, la microfluidique et des approches photoniques innovantes. Sakina Bensalem, doctorante en 3ème année de thèse dans l’institut a exposé une méthode de prétraitement de microalgues en vue de l’extraction de composés lipidiques. Ces composés lipidiques peuvent ensuite être convertis en biocarburant. « Les microalgues représentent une alternative prometteuse aux ressources fossiles. Dans le cadre de la production de biocarburants on a besoin des lipides qu’elles produisent », explique-t-elle. Elle a également exposé une méthode de caractérisation du contenu lipidique en observant la vitesse de rotation de la microalgue dans un champ électrique tournant.

C’est un projet de recherche pluridisciplinaire mené entre l’Institut d’Alembert (laboratoire SATIE) et le LGPM de CentraleSupelec qui allie la microfluidique, la biologie cellulaire et le génie des procédés. Il s’agit à la fois d’une recherche fondamentale – avec l’étude à l’échelle cellulaire des phénomènes mis en jeu dans l’extraction – mais avec des applications potentielles pour l’industrie de la bioénergie. Ce projet a par ailleurs une dimension internationale avec la NTHU (National Tsing Hua University), la NTU (National Taiwan University) et l’Université de Tokyo.

Un engagement politique fort pour la recherche en France

« Vous nous avez montré comment le progrès des connaissances est un fondement incontournable de notre société », a remercié Frédérique Vidal. Au cours d’une allocution à l’issue de sa visite, la Ministre a rappelé les grands principes fondateurs et son engagement politique pour la recherche en France. « Nous devons prendre nos responsabilités et montrer à quel point la recherche et la diffusion de la connaissance et de la démarche scientifique est indispensable. Il est important de mobiliser la communauté scientifique pour donner une place à notre jeunesse, fonder un pacte de confiance avec les citoyens pour lutter contre les obscurantismes. »

La Ministre souhaite renforcer son soutien à la recherche de base, par une augmentation du budget alloué à la recherche de 8% en 2019 (en plus des crédits du Grand plan d’investissement), avec des crédits de l’ordre de 6.9 milliards d’euros. Cet engagement s’est notamment traduit par une mesure de soutien à la dotation des laboratoires de 25 millions d'euros dont 5 millions d'euros pour les Sciences humaines et sociales.  Les crédits de paiement de l’Agence nationale de la recherche ont vu une progression de 34,4 % (+33 millions d'euros) en 2019 pour soutenir les meilleurs projets des universités et des organismes de recherche.

Photos : Alfonso Rodriguez - ENS Paris-Saclay