
Benjamin LOISON (informatique)
Depuis novembre 2024, Benjamin LOISON fait une thèse au laboratoire en mathématiques, le Centre Borelli, et au Ministère des Armées sous la responsabilité scientifique du chercheur Pablo MUSÉ (Centre Borelli - ENS Paris-Saclay), son directeur de thèse.
Son sujet est "Murmures des images : analyse forensique des motifs et structures de bruit de l'image pour la détection d'images hypertruquées."
« Je m'intéresse au bruit dans les photos, c'est-à-dire la différence entre la scène que l'on souhaite photographier et la photo à laquelle on aboutit.
Des cas d'usage qui en découlent sont notamment la capacité à déterminer quelles photos proviennent de quels appareils photos, puisque chaque instance d'appareil photo a une composante du bruit qui lui est spécifique, et si les photos considérées ont été falsifiées ou générées par intelligence artificielle. »
Son parcours
Après un baccalauréat scientifique à Saint-Germain-en-Laye, Benjamin LOISON a fait une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en filière MPSI/MP à Paris au lycée Fénelon. Il a intégré, sur dossier, l'École Normale Supérieure Paris-Saclay au département d'informatique où il a suivi le Master parisien de recherche en informatique (MPRI).
Il effectue une Année de recherche en intelligence artificielle (ARIA) durant laquelle il réalisé un stage de recherche de 5 mois avec ses futurs encadrants de sa thèse, Rafael GROMPONE, Marina GARDELLA et Quentin BAMMEY du laboratoire de mathématiques, le Centre Borelli.
Le dispositif de thèse COFRA
Faire une thèse COFRA sur des sujets d’intérêt partagé entre un laboratoire de recherche et une administration permet d’enrichir les administrations et d’offrir aux chercheurs un nouveau terrain de recherche. Ce dispositif COFRA a été construit sur le modèle éprouvé des thèse CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche). En savoir plus.
Benjamin LOISON a choisi une thèse COFRA pour poursuivre ses recherches sur le sujet de son stage d'ARIA en thèse avec un financement et les encadrants d'ARIA. Après avoir candidaté au financement de thèse de l'Agence innovation défense (AID), sa candidature a été remarquée par le directeur du pôle recherche de l'Agence Ministérielle pour l'IA de Défense (AMIAD), rattachée au Ministère des Armées, Michaël KRAJECKI.
Un engagement pour le service public
« Au Ministère des Armées je travaille au pôle recherche de l'Agence ministérielle pour l'IA de défense (AMIAD).
Cette agence a été créée le 1er mai 2024 et son pôle recherche est basé à l'École Polytechnique. L'AMIAD traite de l'intelligence artificielle pour la défense sur un spectre assez large. "Le pôle Image" du Centre Borelli, à laquelle sont affiliés ses encadrants, me fournit le support scientifique pour mon travail quotidien. »
Une chance d'évoluer simultanément dans deux environnements de travail distincts
« J'apprécie découvrir le Ministère des Armées et travailler avec ses différents services, notamment le pôle technique de l'AMIAD basé à Rennes qui a vocation à mettre en production pour la défense nationale l'état de l'art de l'intelligence artificielle. Il est très intéressant d'interagir au sein du ministère, notamment avec le pôle technique, et d'autres organismes tel que la police scientifique, afin d'avoir un retour d'expérience et par conséquence d'ajuster si opportun mes recherches afin de pouvoir potentiellement les aider sur l'aspect théorique.
Et, vis-à-vis du contexte géopolitique international, il est gratifiant au quotidien de participer à mon échelle aux missions du Ministère des Armées français, et plus généralement des intérêts nationaux. »
Pour Benjamin, « c'est une chance d'évoluer simultanément dans deux environnements de travail distincts, bien que cela nécessite au quotidien plus d'implication que de s'investir dans un unique environnement.
Les personnels civils du pôle recherche de l'AMIAD, dont je fais partie, reçoivent une acculturation au Ministère des Armées. Dans ce cadre, j'ai assisté à une session d'entraînement de l'Armée de Terre ce qui permet de connaître les potentiels utilisateurs de nos avancées théoriques et les réalités du terrain (par exemple concernant l'exercice militaire mentionné : sol non bitumé, brouillard, vies humaines en jeu...). Ces difficultés in-situ dégradent la qualité des données captées qu'utilisent nos méthodes, cela insiste sur la nécessité que nos travaux soient robustes, notamment à ces cas d'usage plutôt extrêmes. »
Malgré le fait que la COFRA soit récente et peu connue, son école doctorale, l'École doctorale de mathématiques Hadamard (EDMH), reconnaît l'implication supplémentaire nécessaire pour s'adapter à deux environnements, celui du ministère et celui du laboratoire auquel il est rattaché.
Des projets pour l'avenir ?
En 2025, Benjamin LOISON n'a pas encore d'orientation précise pour sa future carrière, mais il est déjà sûr : « elle consistera sûrement à continuer de participer à mon échelle à repousser les limites de l'informatique.»