Exposition : Design et textiles archéologiques

Exposition : Design et textiles archéologiques - Crédits photo : Design Spot
Crédits photo : Design Spot
Dans le cadre de la France Design Week, l’ENS Paris-Saclay accueille les travaux de jeunes designers sur les textiles archéologiques. Cette exposition est le fruit de l'atelier mené en 2022 avec des élèves à l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCi – Les Ateliers), le Laboratoire de photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires (PPSM, CNRS/ENS Paris-Saclay) et le Design Spot.
Rendez-vous du lundi 12 au vendredi 30 septembre 2022 dans l'atrium. Vernissage le mardi 13 septembre, de 17h à 20h (inscription indispensable).
INFORMATIONS PRATIQUES

Conditions d’accès
  • Tous publics : sur réservation d’un créneau de visite en cliquant ici
  • Étudiants et personnels d’un établissement membre de l’Université Paris-Saclay : accès libre aux horaires d’ouverture de l’école sur présentation d’un justificatif (carte d’étudiant ou professionnelle)

Table ronde : vendredi
Inscription gratuite en ligne.

Adresse
Atrium de l’ENS Paris-Saclay
4, avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette
Préparez votre visite

Visites guidées
Avec Loïc Bertrand et Clémence Laconni, chercheurs au laboratoire PPSM
Vendredi 16 et jeudi 22 septembre, 10h et 16h
Gratuit sur inscription

Visites pour les groupes
loraine.borges [at] universite-paris-saclay.fr (Contacter Loraine Borges Perreira)

Vernissage :
Mardi 13 septembre, de 17h à 20h
Réservez vos places (dans la limite des places disponibles).

Exposition des 10 projets des jeunes designers

Atelier Design&Recherche(s)

Durant le premier semestre 2022, 23 élèves-designers ont participé à un atelier design et les textiles archéologiques, mené en partenariat entre  l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCi – Les Ateliers), le Design Spot de l’Université Paris-Saclay, et le Laboratoire de photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires (PPSM, CNRS/ENS Paris-Saclay) sous la direction pédagogique de :

  • François AZAMBOURG et Elena TOSI BRANDI, atelier Design&Recherche(s), ENSCi – Les Ateliers
  • Loïc BERTRAND et Clémence IACONNI du laboratoire PPSM (ENS Paris-Saclay/CNRS)

 

L'objectif de cet atelier était d’aboutir à de nouvelles représentations du savoir dans ce domaine ainsi qu’à de nouvelles propositions muséographiques, au plus proche de la recherche sur la production et la préservation exceptionnelle de textiles datant de l’âge du fer.

Vidéo, expériences immersives, maquettes…

Lucie Dauphin, Malo Dewiderspach, Marion Dubois, Capucine Felter, Edern Haushofer, Sophia Jolard, Aurélie Klaf, Côme Lart, Luc Perez, Blanche Perrin-Cocon, Rémi Proietti et Lena Renz de présentent leurs travaux.

Les travaux exposés montrent les techniques et les outils employés par les scientifiques pour étudier les fragments de matières textiles fossilisées. Ils explorent deux grandes problématiques :

  • la méthodologie des scientifiques des matériaux anciens : saisir les incertitudes et le complexe
  • les nouvelles formes de représentation et de médiation.

Le design intervient pour contribuer au dialogue entre le monde de la recherche et le grand public et inspirer de nouveaux outils et méthodes des chercheurs en sciences du patrimoine.

Table ronde

Vendredi 23 septembre, 10h
Avec :

  • Loïc Bertrand, chercheur au laboratoire PPSM,
  • Vincent Créance, directeur du Design Spot – centre de design de l’Université Paris-Saclay
  • Elena Tosi Brandi, designer et enseignante à l’ENSCi
  • Marion Dubois, élève-designer

Modération : Sylvain Allemand, journaliste et essayiste
Inscrivez-vous en ligne.

Paroles à Loïc Bertrand, chercheur au laboratoire PPSM

Pouvez-vous brièvement rappeler en quoi consistent vos recherches sur les textiles archéologiques ?

Depuis plus de vingt ans, je m’intéresse aux textiles archéologiques dits « minéralisés ». Ces restes textiles sont retrouvés au contact d’objets métalliques qui ont joué un rôle clé dans leur préservation en se corrodant. Ils constituent des témoignages fossiles uniques des productions et des usages textiles anciens. Mes études portent sur les mécanismes chimiques à l’origine de la préservation des fibres de laines et de plantes dans différents contextes archéologiques, et plus récemment sur l’étude des méthodes de fabrication en couplant imagerie 3D à haute résolution et méthodes statistiques.

Comment et pourquoi un tel rapprochement avec le design ?

Clémence Iacconi, qui effectue sa thèse de doctorat au PPSM, travaille sur l’apport de l’imagerie 3D de rayons X à la collecte d’indices sur les modes de production textile au premier âge du fer, à partir d’échantillons provenant de sites archéologiques français et néerlandais. La thèse est conduite avec un partenaire industriel, la société Novitom et dans la cadre d’un financement ParisRegionPhD de la Région Île-de-France. Pour la troisième année de sa thèse, nous avons voulu aborder les questions soulevées par la représentation de ces données, tant physiques que virtuelles. Et travailler de manière prospective : vers quels nouveaux usages scientifiques ces nouveaux outils nous conduiront-ils ? Quels rôles joueront-ils dans la médiation auprès des publics (par exemple : muséographie) ?

Qui a été à l'initiative de ce projet ?

J’avais échangé à plusieurs reprises avec les équipes du Centre de Recherche en Design de l’ENS Paris-Saclay (Anne Lefebvre, Claire Brunet, James Auger et Armand Béhar) sur différents projets de recherche que nous conduisions au PPSM. Ils m’ont parlé du partenariat de l’École avec ce lieu d’apprentissage extraordinaire qu’est l’ENSCI – Les Ateliers. Puis c’est Vincent Créance du Design Spot de l’Université Paris-Saclay qui a été l’acteur moteur de la mise en place du partenariat conduisant à la mise en place de l’atelier.

Quelle a été la contribution du PPSM à l'atelier Design/textiles archéologiques ?

Le PPSM a apporté la problématique archéologique et les questionnements scientifiques. Avec Clémence Iacconi, nous avons échangé à de multiples reprises avec les élèves et nous leur avons apporté un ensemble de contacts, qui sont aussi nos relations de travail au quotidien. Il nous importait en particulier que ces différents volets scientifiques (archéologie, chimie, sciences des données) soient traités en tenant compte des avancées les plus contemporaines.

Comment avez-vous travaillé avec les élèves ?

Tout d’abord, nous avons vu avec plaisir que les étudiants se passionnaient pour le sujet, puisque nous 23 étudiants et étudiantes se sont inscrits à cet « atelier de design » ! J’ai participé à l’encadrement avec deux designers professionnels de l’ENSCI, Elena Tosi-Brandi et François Azambourg. Elena et François ont tout d’abord organisé un « brief » au cours duquel nous avons apporté nos questionnements devant des étudiants particulièrement à l’écoute. Ensuite, le travail a été ponctué d’échanges passionnants avec les étudiants qui ont monté des projets individuels ou collectifs très différents. Ce semestre de travail (à mi-temps pour les élèves !) a été ponctué de « rendus » formels, au cours desquels je faisais un retour sur l’ensemble des projets, jusqu’à la restitution finale.

Quels sont les bénéfices de cette interdisciplinarité ? L'apport du design pour vous...

Cet exercice était une première pour moi. Dans le cadre d'un projet de recherche, nous devons généralement sélectionner un axe d'étude que nous approfondissons par des expériences, des allers-retours interdisciplinaires avec des experts scientifiques de différentes disciplines, et des essais de théorisation. Ici, j'ai été impressionné par l'abondance des pistes d'étude qui ont été explorées par les étudiants. Au-delà de cette exposition et de la table ronde organisée dans le cadre de la France Design Week, nous allons tenter de continuer à approfondir certains prototypes et concepts. Il y a notamment de nouvelles façons de considérer ces objets étudiés depuis le 19ème siècle, ainsi que des idées très intéressantes concernant la muséographie, la science des matériaux et la démarche scientifique elle-même.

Autour de l'exposition

Une exposition en mouvement

Cette exposition sera ensuite présentée courant 2023 au Lumen, le nouveau learning center de l’Université Paris-Saclay, ainsi qu’au BiS, le nouvel espace de l’ENSCi à Paris.