L’Urgence des arts - Imaginer l’avenir
L’Urgence des arts prend la forme de 4 jours de débats en direct, du 14 au 17 décembre 2020, de 18h à 19h30, pour donner la parole aux artistes du spectacle vivant, des littératures et du cinéma. Cette initiative est organisée par Télérama et le Théâtre de la Ville, en association avec la Scène de Recherche de l’ENS Paris-Saclay.
Comment imaginer l’avenir ?
Comment le mettre en scène, en mots et en images ?
Comment en faire un récit qui nous porte et nous guide ?
Oui, il y a urgence à voir, lire et ressentir. Donner la parole aux artistes pour faire sens dans l’incertitude. Figurer, fut-ce dans le brouillard, notre dessein commun. Trouver des repères et relever avec audace et générosité le défi de la pensée critique.
Notre priorité est de réaffirmer le rôle essentiel de l’art pour être un porteur de lumière et d’émancipation. Pour tous. Quel que soit son âge, son métier, son parcours, sa connaissance des codes et sa fréquentation – ou non - des salles de spectacles, de cinéma ou des musées.
LITTÉRATURE
15 décembre, de 18h à 19h30
Animation : Nathalie Crom, journaliste
Avec :
- Jakuta Alikavazovic, romancière et traductrice
- Manuel Carcassonne, éditeur
- Emmanuel Carrère, auteur
- Régine Hatchondo, directrice du CNL
- Carine Karachi, neurochirurgienne, Hôpital Pitié-Salpêtrière
CINÉMA
17 décembre, de 18h à 19h30
Animation : Marie Sauvion, journaliste
Avec :
- Olivier Assayas, réalisateur
Marie-Christine Bordeaux, chercheure, Université Grenoble Alpes
- Manuel Chiche, producteur
- Caroline Bonmarchand, productrice
- Axelle Ropert, scénariste et réalisatrice
Il sera forcément question dans nos débats de la précarité des artistes et professionnels de la culture de toutes disciplines, longtemps impactés par les fermetures des lieux de cultures…
Mais le but de nos rendez-vous n’est pas seulement de plaider la cause d’un secteur qui souffre de la pandémie comme beaucoup d’autres. Il est de penser à demain, à la nécessité de construire dès aujourd’hui le demain et l’avenir des arts.
La sidération provoquée par la première vague de la pandémie nous avait fait engager au mois de juin 2020, très vite, L’Urgence des alliances, un grand chantier de construction de passerelles entre culture, santé, environnement, économie, sciences et éducation.
Les 20 propositions qui en sont sorties restent entièrement d’actualité. Mais nous sommes entrés dans un autre temps, tissé de désarroi et de défiance, comme privé d’avenir. La seconde vague de la pandémie a entraîné la suspicion et la démonétisation de la parole publique au bénéfice toxique de la rumeur, du relativisme et du complotisme.
La manipulation du bon sens et de l’opinion fait rage. Avec la tentation du repli dans la pensée magique et du refus de la complexité. Avec la pandémie, une brèche s’est élargie, encore, par où se déverse le flot puissant des vérités alternatives. Un post sur Twitter ou Facebook pèse dans la seconde plus lourd que le long travail de l’enquête, de la recherche et de la création. Il y a holdup sur le débat démocratique.
Faire récit, dans ce contexte, devient un combat. Nos débats du mois de juin l’avaient bien repéré. La parole des artistes nous est ici plus nécessaire que jamais. Ils sont nos décodeurs et nos lanceurs d’alertes. Nos phares et nos balises. A eux de faire ce qu’ils font le mieux, ce qui est leur raison d’être : penser l’impensable, éclairer les zones d’ombres et les angles morts. Imaginer des mondes alternatifs, oui, mais tissés dans la vérité sensible de notre vécu.
Le format de l’Urgence des arts est concentré et concis, programmé pour une diffusion en ligne à une heure de grande écoute. Rendez-vous donc sur les sites de Télérama, du Théâtre de la Ville, de l’ENS Paris-Saclay du 14 au 17 décembre de 18h à 19h30. Le 14 avec spectacle vivant (théâtre, musique et danse), le 15 avec la littérature, le 17 avec le cinéma. Nous partagerons nos échanges le 16 décembre 2020 avec trois ministres de la culture. Pour réfléchir avec eux à la dimension forcément politique de toute réflexion culturelle et artistique. Face aux menaces de la pandémie, du changement climatique, de la déconsidération de la science et des pulsions illibérales qui minent l’Europe et la démocratie.
Deux groupes d’étudiants transmettront aussi leurs questions aux artistes et aux ministres, un groupe d’élèves en médecine auprès de l’AP-HP Hôpital de la Pitié Salpêtrière, un groupe d’élèves en sciences de l’ENS Paris-Saclay et de l’Université Paris-Saclay. L’avenir se construit d’abord dans le débat et le partage des savoirs.
Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama
Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville
Marc Dondey, directeur de la Scène de recherche de l’ENS Paris-Saclay