Joséphine Basso-Lacroix

Joséphine Basso-Lacroix (Design)

Normalienne en design. Admission sur concours 1ère année (1A).

Joséphine Basso-Lacroix est élève au département d'enseignement et de recherche 5DER) de design à l’ENS Paris-Saclay depuis 2018. En 2022, elle fait un Master 2 "Recherche en Design" et, en 2023, elle part aux Pays-Bas faire une Année de recherche prédoctorale à l’étranger (ARPE) au TextielMuseum à Tilbourg où elle travaille dans l’atelier de passementerie et de broderie. Elle a d'ailleurs exposé dans cet atelier du TextielMuseum, de mars à juin 2024.

L'ENS Paris-Saclay offre de nombreuses opportunités en design, que ce soit grâce aux partenariats avec d’autres écoles, aux opportunités de faire des stages pour nourrir ses projets ou aux équipements disponibles dans les ateliers. Prenez le temps d'examiner les maquettes de cours et les projets proposés, si le contenu académique correspond à vos intérêts et à vos aspirations professionnelles, foncez !

Portrait

Quel est votre parcours ?

J’ai été admise au département design de l’ENS Paris-Saclay en 2018 à la suite d’une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). J’ai effectué la première partie de mon cursus en externe au sein des Beaux-Arts de Lyon en design textile, et j’ai ensuite fait une césure pour me former à l’Institut Supérieur Couleur Image Design de l’Université Toulouse 2 où j’ai obtenu un master de création-recherche en couleur.
En 2022, j’ai rejoint le campus de l’ENS pour intégrer le Master 2 "Recherche en Design", et cette année j’effectue une Année de Recherche Prédoctorale à l’Étranger (ARPE) au sein du TextielMuseum à Tilbourg, aux Pays-Bas.

Saviez-vous dès le début ce que vous souhaitiez faire en entrant à l'ENS Paris-Saclay ? Souhaitiez-vous dès le début de vos études faire de la recherche ?

Lorsque j’ai passé le concours de l’ENS Paris-Saclay je savais que je voulais faire du design textile. La possibilité de faire son cursus en externe a été une chance et m’a permis d’avoir accès à des formations pratiques de qualité et de me former auprès d’expert.e.s de ce domaine.

La recherche est venue progressivement dans mon cursus et dans mon travail, comme une suite logique de mon apprentissage. C’est de mon travail pratique qu’ont émergé des questionnements qui sont désormais au cœur de ma recherche.

Vous suivez l'année de recherche pré-doctorale à l'étranger (ARPE). Pourquoi avoir choisi ce parcours et en quoi consiste votre stage au Textiel Museum de Tilburg ?

J’ai choisi de faire l’ARPE cette année car je souhaite effectuer une thèse à partir de la rentrée prochaine et cette formation permet un cadre idéal pour mettre au point son sujet et constituer son équipe de direction. De plus, il y a longtemps que je souhaitais faire une partie de mes études à l’étranger pour m’ouvrir à d’autres méthodologies de création et de recherche.

Le TextielMuseum est un lieu innovant car il à la fois un musée et un laboratoire d’expérimentation textile, le TextielLab. Je travaille dans l’atelier de passementerie et de broderie. Mon rôle est de faire connaître au public les techniques de ces disciplines en menant des démonstrations et en réalisant des pièces qui servent d'illustrations du potentiel de ces techniques. Cela permet d’initier le public à des savoirs méconnus, et de développer des pièces innovantes de façon simultanée.

Pouvez-vous SVP nous décrire vos travaux en cours ?

La technique au cœur de ma pratique est la dentelle aux fuseaux. Mes travaux en cours visent alors à créer des passerelles entre les techniques de dentelle et les techniques de passementerie et de broderie développées au TextielLab. Cela me permet de donner corps à des échantillons et des pièces textiles impliquant des savoir-faire variés et en voie de disparition.

Je souhaite faire redécouvrir ces savoirs et envisager leur devenir pour le design textile contemporain. Les travaux que je réalise sont principalement destinés à l’ornementation vestimentaire et à la décoration intérieure.

Vous exposez actuellement au Textiel Museum de Tilburg. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Une partie de mes recherches réalisées au sein des ateliers du TextielLab est exposée dans le département passementerie du musée, jusqu’à la fin de mon ARPE. Je suis honorée d’avoir l’opportunité de montrer au public le fruit de mon travail et de pouvoir le sensibiliser à la dentelle aux fuseaux.

Cette exposition est évolutive puisque j’ajoute de nouveaux échantillons au fur et à mesure, et permet alors de manifester d’une recherche en cours d’élaboration et de prouver le dynamisme du Lab qui encourage les jeunes designers à s’emparer des outils des ateliers.

Qu'envisagez-vous de faire plus tard ?

La dentelle est au centre de mes travaux scientifiques depuis 2020 et je souhaite poursuivre ce travail de revalorisation patrimoniale dans le cadre d’une recherche académique de plus grande ampleur. Les trois années de doctorat me permettraient de nourrir cette ambition et de poser par écrit mes recherches en leur conférant une dimension institutionnelle. Cela me permettrait également de participer à l’élaboration d’une littérature scientifique sur le textile et sur la dentelle aux fuseaux, qui fait encore défaut de nos jours.

À la suite du doctorat, j’envisage de devenir chercheuse et designer textile. En ciblant ma recherche autour d’un savoir-faire si confidentiel, il me semble essentiel de développer une double carrière consistant à faire de la vulgarisation scientifique, animer des ateliers au sein de colloques, d’écoles d’art, ou d’institutions muséales ; et en même temps, d’inscrire ma recherche dans un cadre professionnel lié à la production textile, en collaborant avec des maisons de mode ou des ateliers de reconstitution historique par exemple. Ce statut de designer-chercheuse me permettrait de prouver le dynamisme et la pertinence du savoir-faire que je porte, sur les scènes scientifique comme entrepreneuriale.

Pouvez-vous nous dire ce que l’École vous apporte ?

Je suis normalienne-élève depuis 2018 et l’ENS Paris-Saclay m’a permis d’aller exactement où mes projets me menaient, de découvrir des milieux très différents, de rencontrer des spécialistes passionné·es et passionnant·es, et surtout de me construire un parcours sur-mesure. Je suis très reconnaissante de la chance de pouvoir me former dans les meilleures conditions, auprès de spécialistes qui me permettent de développer une expertise textile. Je ne pense pas qu’une autre école m’aurait permis cette liberté.

Quel conseil pourriez-vous donner aux étudiant·es en design qui hésitent à venir à l'ENS Paris-Saclay ?

L'ENS Paris-Saclay offre de nombreuses opportunités en design, que ce soit grâce aux partenariats avec d’autres écoles, aux opportunités de faire des stages pour nourrir ses projets ou aux équipements disponibles dans les ateliers. Prenez le temps d'examiner les maquettes de cours et les projets proposés, si le contenu académique correspond à vos intérêts et à vos aspirations professionnelles, foncez !
Les universités favorisant les projets de recherche par la pratique du design sont encore rares en France.