Blandine Galiay - Crédits illustration : Jérôme Foubert

Blandine Galiay (maths)

Alumni du département de mathématiques et doctorante en mathématiques théoriques. Admission sur concours 1ère année (1A).
Les parcours scientifiques favorisent souvent les traits d'ambition et de compétitivité, plus encouragés chez les garçons dès l'enfance. Les femmes peuvent ainsi se sentir illégitimes, malgré leur volonté, curiosité et talent égaux. Il est crucial de rappeler à tous que la recherche privilégie la collaboration sur l'individualisme. Chercheurs et enseignants ont un rôle crucial à jouer pour favoriser la diversité des profils en sciences. Cette prise de conscience progresse dans de nombreux comités scientifiques, ce qui est encourageant.

"Les parcours scientifiques valorisent souvent les profils ambitieux, compétitifs, qui savent se mettre en avant. Ce sont des traits davantage approuvés et encouragés chez les garçons que chez les filles dès le plus jeune âge.
Ainsi les femmes peuvent rapidement se sentir illégitimes dans les sciences fondamentales et sont bien souvent contraintes de redoubler d’efforts et d’ambition alors même qu’elles sont aussi volontaires, curieuses ou talentueuses que leurs homologues masculins.
Il est donc important de rappeler aux filles, et peut-être surtout aux garçons, que la recherche repose davantage sur la collaboration que sur des traits individualistes.
C’est aussi à nous, chercheurs.euses et enseignant.e.s d’impulser le changement et d’adapter l’accès aux sciences à une plus grande diversité de profils. Je trouve cela très positif que cette approche soit de plus en plus prise au sérieux par de nombreux comités scientifiques."

Activités

J'effectue des recherches en théorie géométrique des groupes, un domaine à l'intersection de l'algèbre et de la géométrie. C'est un milieu très dynamique, les conférences et séminaires sont réguliers et donnent l'occasion d'échanger avec d'autres personnes passionnées. C'est très enrichissant et stimulant. Dans le cadre de ma thèse, j'enseigne aussi en travaux dirigés de L1 Maths à l'université Paris-Saclay. Après avoir échangé avec mes élèves sur leurs perspectives d'avenir, je ne peux que constater qu'à résultats égaux, les filles se sentent moins légitimes dans une carrière mathématique que les garçons.

Votre vécu en tant que femme 

Être confrontée au manque de mixité dans mon domaine

Depuis mon entrée dans le supérieur, j'ai souvent été la seule femme de ma classe, et quasi systématiquement la seule à envisager une carrière de recherche en mathématiques fondamentales. Cela m'a parfois démotivée, et je pense que je n'ai pas tout de suite compris que ce sentiment n'était pas seulement lié à un problème de sous-représentations, mais aussi à un sexisme ordinaire parfois présent dans les sciences fondamentales.

Heureusement, les amis que j'ai pu me faire dans ma classe à l'ENS étaient sensibles à ces questions, et j'ai pu leur parler librement de mon ressenti.

Parcours

  • 2022-2025 : Doctorat à l'IHES (Institut des Hautes Etudes Scientifiques) sous la direction de Fanny Kassel
  • 2021 : Agrégation de Mathématiques
  • 2018-2022 : Scolarité à l’ENS Paris-Saclay
  • 2016-2018 : classe préparatoire MPSI/MP au lycée Charlemagne

Faits et chiffres

  • 2023 : Prix de la recherche du diplôme de l'ENS Paris-Saclay
  • 2021 : Lauréate du prix junior Maryam Mirzakhani

Crédits illustration : Jérôme Foubert